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L’enquête

LE BILAN RESTE À FAIRE

L’enquête | publié le : 13.01.2015 | H. H.

Le groupe BPCE a formé ses responsables syndicaux à sciences po et les a soumis à une évaluation professionnelle. Après cette expérience, le groupe se donne dix-huit mois pour négocier un nouvel accord sur les droits syndicaux.

Mi-décembre, la direction du groupe BPCE (Banques populaires, Caisses d’épargne, Natixis…) a réuni toutes les organisations syndicales. Au programme : le bilan de trois ans d’un programme original. En 2011, porté par l’enthousiasme de Jean-Luc Vergne, son DRH d’alors, l’entreprise signe un accord de GPEC prévoyant d’envoyer deux promotions de responsables syndicaux nationaux suivre un “parcours certifiant” à Sciences Po Paris. Il s’agit, face à des négociations obligatoires et de plus en plus nombreuses et complexes, d’avoir pour partenaires dans le dialogue social des hommes et des femmes plus pointus et au fait des réalités économiques des entreprises. L’expérience s’accompagne, en parallèle, d’un autre test : l’évaluation des responsables syndicaux en entretien annuel.

VERS UN ACCORD SPÉCIFIQUE

Les deux expériences sont menées en collaboration avec l’association Dialogues, dirigée par l’ancien syndicaliste Jean-Dominique Simonpoli, dont la spécialité est la formation au fait syndical dans les entreprises. La direction de BPCE, sollicitée pour s’exprimer sur les enseignements de ces trois années, estime « qu’il est encore trop tôt pour en dresser un bilan ». Cependant, il est en cours, puisque la direction vient de relancer la négociation sur le renouvellement de l’accord de GPEC de 2011. De source syndicale, la direction préférerait, cette fois, signer un accord spécifique sur les droits syndicaux plutôt que de les inclure dans un nouvel accord de GPEC.

RECONNAISSANCE DU CURSUS

Les syndicats voudraient que le certificat “culture économique et sociale” de Sciences Po Paris, conçu spécifiquement pour les responsables syndicaux, demeure accessible. Tous disent l’exigence de cette formation et l’expérience enrichissante qu’elle représente. Menée d’octobre à mai, elle aboutit à la soutenance d’un mémoire devant un jury et se rapproche ainsi de la valorisation des acquis de l’expérience. Elle est ouverte, chaque année, à deux délégués syndicaux centraux par syndicat, choisis par leur organisation.

La première année, il s’est plutôt agi de syndicalistes chevronnés, plus près de la fin que du début de leur carrière. Puis de plus jeunes dans la seconde session, afin de penser à la relève. La CFDT voudrait étendre l’accès à ce certificat à des responsables syndicaux de terrain, venus de toute la France. À l’Unsa, Sylvie Liziard, secrétaire générale pour les Caisses d’épargne, insiste surtout sur la reconnaissance de ce cursus dans l’entreprise. Elle voudrait que le parcours de Sciences Po trouve une traduction sous forme de prime ou de promotion : « Nous avons été déçus que, compte tenu de l’effort produit, même avec les félicitations du jury, rien ne soit proposé aux nouveaux détenteurs du certificat afin d’en tenir compte dans l’entreprise. »

Par ailleurs, elle craint que les efforts du groupe en faveur de la reconnaissance syndicale ne soient pas répercutés dans les caisses régionales : « L’impulsion donnée par la direction est fondamentale. »

Des fiches mandat établies comme des fiches de poste

L’évaluation des responsables syndicaux, testée par Dialogues, a aussi reçu l’aval de la plupart des syndicats. Pas de la CGT toutefois, pour qui l’entreprise ne peut juger de la qualité d’un parcours militant. Mais, pour Denis Boutin, secrétaire général CFDT des Banques populaires, donner à un cadre l’outil pour évaluer le travail d’un représentant syndical comme tout autre salarié dans son service, alors qu’il est dégagé par exemple à mi-temps, permet d’avancer dans la reconnaissance des parcours syndicaux. Dialogues a établi les fiches mandat comme des fiches de poste et a bâti un référentiel d’entretien annuel. « Ils sont à définir ensemble par la direction et les syndicats », précise Jean-Dominique Simonpoli, directeur général de Dialogues. Deux évaluations sont ensuite conduites en parallèle par le n + 1 dans l’entreprise et par le syndicat, avec synthèse finale à la DRH.

REPÈRES

Activité

Banque.

Implantations

8 000 agences bancaires.

Effectif

115 000 salariés.

Produit net bancaire

23 milliards d’euros.

Auteur

  • H. H.