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Sur le terrain

Formation : LA POSTE FORME LES ENCADRANTS À GÉRER LE HANDICAP PSYCHIQUE

Sur le terrain | publié le : 06.01.2015 | Rozenn Le saint

Schizophrénie, troubles bipolaires, névroses… Des managers de La Poste sont sensibilisés à ces maladies psychiques pour mieux encadrer les salariés qui en sont atteints.

Agressivité envers les collègues ou le public, impossibilité d’être opérationnel le matin du fait de la prise d’un médicament la veille, etc. Autant de situations délicates à gérer pour les encadrants de proximité. C’est pourquoi, depuis octobre 2013, La Poste expérimente dans l’est de l’Île-de-France une formation de deux jours, assurée par un prestataire extérieur, pour remédier à ces problèmes. Une quinzaine de managers de proximité y ont participé (sur les 550 concernés sur le territoire test), avec des responsables RH, un médecin du travail et un assistant social.

« Notre cinquième accord handicap – période 2011-2014 – aborde pour la première fois le handicap psychique, témoigne Gérard Bellengier, responsable de la direction de la stratégie sociale et de la qualité de vie au travail du groupe La Poste. Le sujet est apparu comme posant de plus en plus de questions et difficile à aborder, que ce soit par les managers, les RH ou les organisations syndicales. » « Le but était de construire un management de ces situations fondé sur des connaissances spécifiques, et donc moins intuitif », précise Frédérique Merklen, responsable de la mission handicap du territoire test.

Détecter les troubles

La Poste a donc confié à Isabelle Oriot, consultante formatrice du cabinet Alyzo, spécialisé dans le maintien dans l’emploi des personnes handicapées, la mission de mener des journées de sensibilisation : « La finalité n’est pas de transformer les managers en psychiatres, mais de leur permettre de repérer des comportements bizarres, qui semblent liés à un handicap psychique et ayant des incidences sur le travail. La formation débute par une définition du handicap psychique, et surtout du périmètre de compétences de chacun. Les encadrants de proximité mélangent parfois tout. Un comportement de la génération dite Y peut leur sembler bizarre. Pour autant, ce n’est pas lié à un trouble psychique ! », relève la consultante.

Leur rôle est donc de relater au médecin du travail, factuellement, les situations au travail qui se produisent du fait des troubles psychiques de leur collaborateur. Le professionnel de santé aborde ensuite le sujet avec la personne concernée, pour que soient envisagés une déclaration de travailleur handicapée et des aménagements de postes ou d’horaires.

La deuxième partie de la formation est centrée sur la conduite d’entretiens liés au retour à l’emploi d’un collaborateur après un arrêt pour maladie psychique ou à la suite d’une erreur professionnelle : il vise à construire un plan d’action pour garantir le maintien dans l’emploi.

Le but est d’identifier que l’origine de l’erreur n’est pas liée à une insuffisance professionnelle, puisqu’auparavant, le salarié savait gérer ce type de situations, mais au handicap psychique, et de s’en assurer en mettant dans la boucle l’assistante sociale ou le médecin. La formation utilise un jeu de rôles afin d’identifier ce qui incombe à chaque acteur, les solutions possibles, etc. Par exemple, des horaires d’accueil du public uniquement l’après-midi pour un agent sous traitement médicamenteux dont les effets se font sentir en début de journée…

Des Managers rassurés

Aujourd’hui, l’action se poursuit, mais La Poste ne dresse pas de bilan sur l’amélioration du quotidien des managers ayant suivi cette formation. Frédérique Merklen indique cependant qu’« ils sont rassurés par le fait de savoir qu’il existe des traitements adaptés et qu’un management approprié peut améliorer le comportement professionnel de ces personnes au travail ».

La Poste réfléchit à la généralisation de cette formation au niveau national, qu’elle finance sur ses fonds propres. Son montant n’a pas été communiqué.

Auteur

  • Rozenn Le saint