logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Acteurs

3 QUESTIONS À… Luc Greth-Merenda

Acteurs | publié le : 06.01.2015 | Christian Robischon

Image

3 QUESTIONS À… Luc Greth-Merenda

Crédit photo Christian Robischon

Directeur des ressources humaines de Würth France (4000 salariés), il sera l’“ambassadeur du Club RH” : l’Agefos-PME Alsace lance le 5 février ce lieu de dialogue inédit pour informer les PME et les aider à s’adapter à la dernière réforme de la formation professionnelle.

Qu’est-ce qui a motivé votre accord à jouer ce rôle d’ambassadeur ?

C’était d’abord pour Würth France un juste retour au regard de la qualité du travail d’Age-fos-PME Alsace, dont l’entreprise est adhérente depuis des dizaines d’années, désormais au titre de ses versements dans la partie libre de la collecte. L’idée de ce Club RH a été partagée entre René Malatrait, directeur régional d’Age-fos-PME Alsace, et moi-même. L’entreprise de grande taille que je représente a estimé qu’une telle fonction entrait en phase avec son souhait de contribuer à la vie du bassin économique régional. Elle le fera de surcroît sur un sujet qui fait partie de son ADN et de celui de sa maison mère allemande : Würth France consacre chaque année à la formation le double de son obligation légale, et nous avons créé notre propre organisme agréé, Forma+.

À titre personnel, je suis également séduit par la perspective d’un échange vivant, direct et en comité restreint entre entrepreneurs, sans l’intermédiaire de consultants. Je serai là également pour écouter, estimant qu’une grande entreprise a des enseignements à tirer des idées et des pratiques des plus petites. Des besoins communs et simultanés de formation pourront peut-être émerger, permettant une mutualisation, donc des économies d’échelle. Et ce cercle RH pourrait se prolonger vers d’autres thèmes comme la GPEC ou la mobilité inter-entreprises.

Quels messages souhaitez-vous transmettre aux PME confrontées à la nouvelle réforme ?

Qu’elles ne se noient pas dans les débats techniques ! L’afflux de prescriptions ne doit pas leur faire perdre de vue leur objectif essentiel : construire des parcours de formation de qualité pour l’augmentation des compétences de leurs salariés, l’amélioration de leur employabilité et de leur capacité à rebondir dans un environnement en perpétuelle mutation. À ce titre, le Club RH propose d’accompagner les participants dans la mise en place des entretiens professionnels. Chez Würth France, nous organiserons durant le premier trimestre un séminaire de formation de nos managers à ce sujet.

L’autre message serait : faites une opportunité de cette réforme qui vous paraît une accumulation de contraintes. Elle doit permettre de stimuler le développement individuel de vos collaborateurs, gage de croissance. Mais en restant réaliste. Je conseillerais de viser une, voire deux formations maximum par salarié et par an, à titre individuel ou collectif. Nous-mêmes chez Würth France constatons la quasi-impossibilité d’aller au-delà dans la satisfaction des nombreuses demandes que nous enregistrons.

Quels points faibles discernez-vous dans la réforme ?

La contribution dite « unique » de 1 % est une fausse barbe. Elle n’inclut ni le plan formation de l’entreprise, ni la formation à l’évolution du poste, obligatoire sous peine de sanctions. La contribution effective dépassera donc ce seuil de 1 %. L’autre défaut, qui n’est pas propre à cette réforme, c’est l’accumulation de décrets distillés au compte-gouttes, qui ne peut que renforcer le sentiment d’insécurité juridique.

Sous forme de réunions au moins trimestrielles, le Club RH cible en particulier les entreprises de 50 à 300 salarié, considérées par la direction régionale de l’Opca comme la plus impactée par les dispositions de la loi de mars 2014. L’initiative entend réunir quelque 200 entreprises alsaciennes déjà adhérentes à l’Agefos, ou qui le deviendront à cette occasion.

Auteur

  • Christian Robischon