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Sur le terrain

Santé au travail : LA MACIF RHÔNE-ALPES FACILITE le retour après de longs arrêts

Sur le terrain | publié le : 23.12.2014 | Florence Roux

En Rhône-Alpes, la Macif maintient le lien avec ses salariés absents pour une longue durée et prépare leur retour. Adapté aux personnes atteintes d’un cancer, ce dispositif bénéficie de l’accompagnement de l’association Entreprise et cancer.

« Mon cancer m’a éloigné trois ans de l’entreprise, sans que je ne m’en sente jamais exclu, explique Michel Niogret, salarié de la Macif dans la Drôme. À mon retour, j’ai repris un poste adapté, en mi-temps thérapeutique. »

Pendant son congé maladie, le quinquagénaire a bénéficié d’un dispositif que l’assureur a mis en place en 2010 en Rhône-Alpes, afin de maintenir le lien avec le salarié pendant son absence et de préparer son retour.

Contacts directs

« Ce dispositif s’adresse à tous ceux dont l’absence excède deux mois, pour congé prévisible ou non, une grossesse ou une maladie, explique Michel Gauthier, ex-DRH régional, aujourd’hui directeur adjoint en Rhône-Alpes (900 salariés). Mais il s’inscrit vraiment dans la ligne de notre premier accord sur le handicap, signé en 1999, pour mieux accompagner nos salariés en difficulté. »*

La personne concernée reçoit une fiche informative avec les coordonnées des services de paie et d’entraide sociale, et le numéro de la ligne d’écoute psychologique financée par l’entreprise. Et, surtout, ce courrier lui propose des contacts directs avec le manager et la responsable santé et sécurité, ainsi que la possibilité de recevoir des comptes rendus des réunions de service, le journal interne et les annonces de mobilité dans le groupe.

« Nous demandons au salarié s’il veut maintenir le lien ou pas, explique Stéphanie Audigier, correspondante diversité, santé et sécurité au travail à la DRH. Certains, une fois malades, préfèrent rester à distance. Nous le respectons. » Cependant, 95 % des personnes acceptent de recevoir des informations régulières et de s’entretenir avec leur manager pour préparer leur retour. Michel Niogret a même été accompagné par la consultante Nathalie Vallet-Renart – qui a créé l’association Entreprise et cancer, après avoir affronté cette pathologie. « Grâce à ce système de lien, estime Michel Gauthier, la personne réfléchit et s’inscrit dans une continuité professionnelle. »

Adaptation du poste de travail

Autre temps de réflexion, à l’initiative du salarié : la visite de préreprise avec le médecin du travail permet de demander une adaptation ou un changement de poste, de solliciter une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). « Le DRH n’a pas à être informé ni à connaître la maladie de la personne, note Michel Gauthier. Mais il doit travailler avec la médecine du travail pour mieux prévoir les adaptations de poste ou prendre en compte une RQTH. »

Avec cette reconnaissance, Michel Niogret a obtenu 70 heures de formation payées, avant de changer de poste, en mi-temps thérapeutique. « Cette RQTH est un levier qui incite l’employeur à adapter un poste ou à reclasser quelqu’un, ajoute encore le directeur adjoint. Il faut aussi sensibiliser les professionnels RH – que leurs formations ne préparent pas assez à ces situations – aux questions concrètes du retour à l’emploi d’une personne qui a eu un cancer. »

Nathalie Vallet-Renart a assuré des sensibilisations auprès des cadres de la Macif Rhône-Alpes. « Souvent, dit-elle, malgré l’élan de compassion, il y a une gêne autour du cancer d’un salarié. Certains managers sont désemparés, d’autres maladroits. Il faut apprendre à en parler. » Le dispositif rhônalpin doit bientôt s’étendre au reste du groupe en France.

* Les personnes handicapées représentent aujourd’hui 7,88 % de l’effectif de la Macif Rhône-Alpes.

Auteur

  • Florence Roux