La multiplication, ces derniers mois, de colloques, séminaires, interventions de “spécialistes”… a-t-elle permis de faire mieux connaître la réforme de la formation ? La progression est lente d’après le baromètre emploi-formation réalisé par Opcalia* et rendu public le 16 décembre : seules 18 % des entreprises déclarent connaître le contenu de la réforme, 22 % l’existence de l’entretien annuel tous les deux ans et 33 % le compte personnel de formation.

Bien sûr, ces moyennes cachent de grandes disparités selon la taille des entreprises. Le taux de connaissance passe de 15 % pour les moins de 10 salariés, à 30 % pour les 10 à 50, puis à 44 % pour celles de plus de 50 salariés. Un résultat modeste, y compris pour ces dernières, vu l’importance des chamboulements à venir.

À la question « saviez-vous que la réforme rend obligatoire l’entretien professionnel tous les deux ans et un bilan professionnel tous les six ans ? », le taux de réponses positives chute à 62 % pour les entreprises de plus de 50 salariés, à 35 % pour les 10 à 50 salariés et à 17 % pour les TPE. Et à la question sur le compte personnel de formation, les trois quarts des plus de 50 salariés « en ont entendu parler », contre la moitié des 10 à 50 salariés et le quart des TPE.

Au-delà du taux de connaissance, que pensent de la réforme les 18 % de DRH et RF qui se considèrent « informés »? C’est la même incertitude : seuls 11 % s’attendent à des effets positifs, le quart prévoit déjà des conséquences négatives, et une grosse majorité (62 %) pense que l’impact sera neutre.

Dans ce contexte morose, l’image de la formation n’apparaît pourtant pas affectée : pour 85 % des entreprises, elle représente toujours « un levier aussi bien pour la performance de l’entreprise que pour le développement des compétences du salarié », et 57 % la considèrent comme « une priorité ». Cette idée de priorité est partagée de façon plus homogène par les entreprises quelle que soit leur taille : c’est un investissement prioritaire pour la moitié des TPE, 67 % des 10 à 50 salariés et les trois quarts des plus de 50 salariés. Conséquence : 67 % des entreprises interrogées investiront dans la formation professionnelle en 2015, contre 65 % en 2014.