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L’interview : CLAUDE EMMANUEL TRIOMPHE DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL D’ASTREES

L’enquête | L’INTERVIEW | publié le : 16.12.2014 | N. L.

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L’interview : CLAUDE EMMANUEL TRIOMPHE DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL D’ASTREES

Crédit photo N. L.

« Nous proposons de créer des instances de concertation sociale communes entre donneurs d’ordre et sous-traitants »

La fusion des instances de représentation du personnel est-elle souhaitable pour simplifier le dialogue social et accroître son efficacité ?

Cela se fera peut-être mais, ce qui compte, ce sont d’abord les finalités et donc les compétences des IRP. De nombreux pays européens ont plusieurs instances à côté des conseils d’entreprise. Il s’agit souvent de commissions santé-sécurité, comme en Belgique. Sur ce même sujet et pour les PME, la Suède a mis en place des délégués syndicaux territoriaux. Quant au Royaume-Uni, Tony Blair avait instauré des union learning representatives, c’est-à-dire des représentants syndicaux à la formation afin de faire face aux problèmes de qualification de la main-d’œuvre. Avec des résultats probants à la clé, avant que les conservateurs suppriment le dispositif.

Comment rénover le dialogue social ?

De nombreuses enquêtes montrent que les IRP sont parfois méconnues en France. À l’exception notable des CE, consultés sur la marche générale de l’entreprise, mais d’abord légitimés, hors temps de crise, par la gestion des activités sociales et culturelles. En Pologne, la création des CE il y a huit ans s’est soldée par des résulats mitigés, parce que leurs prérogatives se sont limitées à une information sur la situation économique*. Les CE français sont seulement sollicités pour avis, c’est une simple formalité, alors qu’ils devraient être étroitement associés à la stratégie. Il faudrait aussi renforcer les formations managériales aux relations sociales pour lever la méfiance. Nous proposons également d’introduire une clause sociale dans les marchés entre donneurs d’ordre et sous-traitants, afin de créer des instances de concertation sociale communes, dont les modalités seraient négociées au cas par cas. Et pourquoi pas envisager, comme en Allemagne, que les CE soient aux seules mains des salariés, pour gagner en crédibilité ?

* Lire l&rsquo;interview d&rsquo;un chercheur polonais sur le site de Metis <www.metiseurope.eu>

Auteur

  • N. L.