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LA SEMAINE

santé-Prévoyance : LES DÉMARCHES MONDIALES DE PROTECTION SOCIALE portées par la RSE

LA SEMAINE | publié le : 16.12.2014 | Séverine Charon

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Votre entreprise a-t-elle mis en place des directives globales relatives à la protection sociale des salariés ?

Crédit photo Séverine Charon

Au sein des multinationales, ce sont principalement la RSE et l’engagement citoyen – et non le contrôle des coûts – qui justifient la mise en place d’une politique de groupe relative aux couvertures prévoyance-santé, selon une étude publiée par Mercer.

Danone, Schneider Electric, PSA… Une poignée de grandes entreprises françaises sont connues pour élaborer et mettre en place progressivement une politique d’avantages sociaux au niveau mondial. Cette tendance est en fait assez répandue, puisqu’une entreprise multinationale française sur deux affirme avoir déjà mis en place des directives globales sur la protection sociale des salariés. Et, parmi celles qui ne l’ont pas encore fait, près d’une sur deux (45 %) compte le faire d’ici un à deux ans, selon une étude* publiée par Mercer le 9 décembre. Des chiffres qui montrent que les avantages sociaux sont devenus un enjeu stratégique.

« Nous avons réalisé cette étude auprès de nos clients et prospects pour avoir des données précises sur une problématique où elles manquaient cruellement. Cette étude permet aussi d’aider les entreprises à se situer par rapport à leurs concurrents », explique Thibaut Duperret, consultant chez Mercer. Soulignant que la demande de celles-ci en matière de benchmark s’est notablement renforcée depuis quelques années, Thibaut Duperret ajoute : « En matière de protection sociale, les entreprises se positionnent essentiellement par rapport à ce que font leurs pairs. »

Raisons Qualitatives.

Les raisons invoquées pour mettre en place des directives globales en matière de protection sociale surprennent, car elles sont très majoritairement qualitatives et excluent les préoccupations financières : engagement citoyen et RSE (83 % des réponses), équité de traitement entre salariés (46 %), attraction et rétention des talents (41 %)… L’optimisation et le contrôle des coûts ne sont cités que dans 4 % des cas.

D’autres enseignements étonnent moins : parmi les garanties de protection sociale devant être concernées par des directives, le décès est le plus cité (63 % des réponses), et le remboursement des frais médicaux arrive en deuxième position (pour 54 % des entreprises), devant l’invalidité et l’incapacité. « Les entreprises citent majoritairement le décès et les frais médicaux comme garanties prioritaires, mais 75 % d’entre elles n’ont pas encore d’idée précise sur la manière dont elles souhaiteraient formaliser cette couverture minimale : les réflexions ne sont pas encore assez avancées et il n’existe pas de référence de marché connue. En revanche, dans ce contexte, les entreprises innovantes peuvent encore se démarquer », conclut Thibaut Duperret.

Manque de moyens.

Les moyens alloués par les entreprises pour piloter la politique témoignent aussi du chemin qu’il reste à parcourir pour parler d’une stratégie solide en matière de protection sociale : trois sur quatre se reposent sur leurs seules ressources pour veiller au déploiement des directives définies, et une sur trois seulement a mis en place un outil de suivi. Dans ce contexte, il est légitime de s’interroger sur leur capacité à vérifier que les directives définies au niveau groupe sont bien déclinées dans toutes les filiales, et que les contraintes locales sont correctement respectées. Justement, le manque de moyens, tant humains que financiers, constitue le principal obstacle identifié pour la mise en œuvre de garanties globales minimales.

En parallèle, les gisements d’économies sont curieusement ignorés : seule une entreprise sur trois a mis en place un partenariat avec un réseau d’assureurs, tandis qu’une sur deux avoue son ignorance sur le sujet. Pourtant, alors que les budgets consolidés se comptent en millions d’euros ou en dizaine de millions d’euros, les économies générées pourraient justement libérer des moyens financiers qui font défaut.

* Enquête réalisée en ligne entre le 16 avril et le 7 mai 2014, auprès d’un panel de 87 multinationales françaises, présentes dans plus de 20 pays pour 96 % d’entre elles.

Auteur

  • Séverine Charon