logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

ZOOM

« Mieux vaut préférer le préventif au curatif »

ZOOM | Débat | publié le : 09.12.2014 | PAUL DESAIGUES,

« Le 0,9 % plan de formation n’empêchait pas d’acheter de la bonne formation ! On entend aujourd’hui des inepties à ce propos. Même si la CGT n’est pas signataire de l’ANI sur la réforme de la formation, nous espérons que la négociation progresse dans les branches sur le financement du plan, sur le CPF, etc. Mais la vérité est qu’il n’y a aucun conventionnel en cours. Le discours des pouvoirs publics sur la liberté de choix des acteurs de branches ne témoigne que d’une grande naïveté de leur part. Cela nous attriste d’autant plus que la CGT avait proposé, lors des négocations de 2013, d’abandonner le 0,9 % plan de formation pour un 0,2 %, mais avec une obligation de négociation et de délibération sociale sur le plan en interne. Personne n’a relevé cette idée. Cette logique aurait été intéressante pour des PME qui travaillent en sous-traitance des grands groupes. L’idée d’un plan de formation en partie partagé entre plusieurs entreprises ayant alors du sens. Cette réforme referme une parenthèse paritaire. Un espoir repose du côté des négociations dans les territoires ; on peut imaginer des financements conventionnels locaux entre entreprises de secteurs différents. Les projets d’un passeport de compétences interentreprises en Franche-Comté ou le chantier avec l’UPA sur l’idée d’un plan négocié vont dans ce sens.

Concernant le CPF, nous pensons qu’il faut en aligner les modalités sur celles du CIF, avec des abondements possibles. On peut également associer le CPF à la période de professionnalisation et au plan. Mais il faut être lucide : ce droit au CPF est très encadré par les listes et les financements. Certains salariés revenaient de formation en apprenant qu’ils avaient “consommé” 20 heures de DIF : il faut éviter cela au CPF. Quant à l’entretien professionnel, quelles seront les sanctions juridiques au bout de six ans lors du constat de manquement ? Ce n’est pas clair. Pourquoi attendre, pourquoi ne pas agir avant ? Ne vaut-il pas mieux privilégier le préventif que le curatif ? Il vaut mieux prévoir et éviter d’aller jusqu’en cassation. Beaucoup de salariés sont hautement qualifiés, mais pas reconnus, c’est ce qu’il faut développer ».

Auteur

  • PAUL DESAIGUES,