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LA SEMAINE

Rémunération globale : LES SALARIÉS AUSSI VEULENT UNE EPARGNE SALARIALE assouplie et simplifiée

LA SEMAINE | publié le : 09.12.2014 | Séverine Charon

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Quels doivent-être les principaux objectifs de l’épargne salariale ?

Crédit photo Séverine Charon

Toutes entreprises confondues, près d’un salarié sur deux déclare bénéficier d’un dispositif d’épargne salariale, contre un sur trois il y a quatre ans. Les PME de moins de 50 salariés apparaissent plus que jamais à la traîne.

Les dispositifs d’épargne salariale continuent de se propager dans les entreprises, comme en attestent les résultats annuels du baromètre* du Club de l’épargne salariale. Ainsi, en 2014, près d’un salarié sur deux (47 %) déclare bénéficier d’un dispositif d’épargne salariale, contre seulement 33 % en 2010. Cette tendance mérite toutefois d’être précisée en fonction de l’entreprise à laquelle appartient la personne interrogée.

Ce pourcentage s’inscrit en forte hausse (+ 16 points) avant tout (86 %) dans les entreprises de plus de 2 000 salariés, puis (62 %; + 19 points) dans celles de 500 à 1 999 salariés, et enfin (51 %; + 13 points) dans celles de 50 à 499 salariés. « Dans ces chiffres, qui correspondent aux déclarations des personnes interrogées, et pas à leur situation réelle, on voit clairement les résultats des campagnes d’information. Les salariés sont aujourd’hui plus conscients des dispositifs dont ils bénéficient », explique Isabelle Panhard, directrice d’études chez Harris Interactive. Mais ces chiffres illustrent aussi la cassure liée au seuil des 50 salariés : dans les plus petites entreprises, la proportion est nettement plus faible, à 19 %, et ne s’inscrit pas en progression, mais en léger recul (- 2 points) sur quatre ans.

L’étude analyse aussi le comportement des salariés envers leur dispositif personnel d’épargne salariale et, parmi eux, six sur dix l’ont alimenté en versant une part de leur salaire (en moyenne 8 %). Complément de retraite, réserve pour des dépenses ou aide à l’acquisition de la résidence principale, les destinations réservées à l’épargne salariale varient sensiblement en fonction de l’âge du répondant, mais la retraite est une priorité pour tous, citée par un salarié sur deux au moins, quel que soit son âge. Les personnes interrogées ne sont toutefois pas à l’abri des contradictions, puisque l’épargne salariale constitue en même temps, pour 20 % d’entre elles, une réserve où l’on a puisé sur les douze derniers mois pour financer sa consommation courante ou payer ses impôts. Ils sont aussi nombreux à penser y piocher à nouveau et pour les mêmes motifs dans les douze mois qui viennent. L’épargne salariale fait donc ici figure de couteau suisse.

insatisfactions.

Reste à savoir si la multiplicité des usages de l’épargne salariale est une bonne chose. Une question que le baromètre pose à demi-mot en relevant que plus d’un salarié sur deux, qu’il dispose ou pas d’épargne salariale, avoue avoir une « mauvaise connaissance » des dispositifs. De la même manière, l’appréciation sur l’épargne salariale atteste d’une satisfaction « moyenne » chez ceux qui en bénéficient, relève Isabelle Panhard.

En détail, seule la gestion du compte satisfait une grande majorité de salariés (73 %), mais cette proportion recule de 6 points en un an. Certes, un peu plus d’un salarié sur deux se dit satisfait de la clarté de l’information (59 %), de sa fréquence (56 %) ou des performances financières du dispositif (55 %), mais ces questions binaires montrent aussi que tous les autres sont mécontents.

Très logiquement, les axes de progrès les plus souvent demandés concernent l’assouplissement du déblocage des fonds, la simplification des dispositifs et enfin de la formation, voire la dispense de conseils. Harris Interactive y voit « une bonne symbiose » entre la perception du salarié et les préconisations du Conseil de l’épargne salariale (Copiesas).

* Enquête réalisée par Harris Interactive du 22 au 30 septembre auprès d’un échantillon de 600 salariés travaillant en entreprise privée ou publique, hors administration et fonction publique.

Auteur

  • Séverine Charon