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DU CÔTÉ DE LA RECHERCHE

Chronique | publié le : 09.12.2014 | DENIS MONNEUSE

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DU CÔTÉ DE LA RECHERCHE

Crédit photo DENIS MONNEUSE

Le mot magique

Quand vous étiez enfant, vos parents vous ont sans doute appris qu’il existait un mot magique, qui permettait d’obtenir presque tout ce que vous vouliez. Si vous disiez « s’il te plaît », votre demande avait alors de fortes chances d’aboutir, alors que, en l’absence de cette formule de politesse, vos parents refusaient de se soumettre à vos désirs en s’exclamant : « Il manque le mot magique ! »

En ayant grandi et en étant devenu responsable RH ou bien manager, vous vous êtes rendu compte que l’expression « s’il te plaît » n’avait pas toujours les effets escomptés : vos collaborateurs ou vos collègues ne vous obéissent pas pour autant au doigt et à l’œil. C’est d’ailleurs précisément pour cela que des centaines de chercheurs ont élaboré des théories de la motivation au travail bien plus complexes.

Parmi celles-ci, beaucoup mettent l’accent sur le collectif de travail. Si, comme disait Aristote, l’homme est un animal social, le salarié a justement besoin de relations sociales pour se motiver, s’épanouir et être heureux au travail. Certes, « l’enfer, c’est les autres », mais les autres collègues représentent aussi une source de vie sociale. D’ailleurs, c’est bien connu, les meilleurs moments au bureau, ce sont les discussions qui ont lieu lors des pauses café et des déjeuners au restaurant d’entreprise. Au contraire, il n’y a rien de pire que de se sentir rejeté par le collectif : cela revient à perdre son utilité sociale, à voir sa valeur non reconnue, à connaître un sentiment d’abandon et de solitude.

Seulement, dans nombre de situations, le travail en équipe demeure en grande partie virtuel. Les objectifs collectifs et les réunions d’équipe masquent à peine le fait que les tâches sont réparties de telle sorte que chacun se retrouve bien souvent à travailler seul devant son ordinateur ou bien seul sur le terrain pour tenir le rôle qui lui est assigné.

Le fait de ne former une équipe que de nom affecte-t-il notre motivation Non, répondent en chœur Priyanka Carr et Greg Walton. Ces deux professeurs de l’université de Stanford s’appuient sur une étude au cours de laquelle des individus devaient résoudre des problèmes chacun de leur côté. Ceux à qui l’on faisait croire qu’ils faisaient pourtant partie d’une équipe se montraient plus efficaces, plus appliqués, moins fatigués, etc. Le simple fait de penser appartenir à une équipe virtuelle accroissait leur degré de motivation et leur niveau de performance.

Ainsi, il existe réellement un mot magique pour se faire obéir : il faut prononcer le mot « ensemble ». Il s’agit en effet de faire croire à autrui qu’il appartient à un collectif, que tous vont travailler les uns avec les autres. Peu importe qu’il existe ou non un véritable collectif de travail : ce qui compte est que chacun ait le sentiment de travailler en équipe !

N.B. : veillez tout de même à ce que cet article ne tombe pas dans les mains de vos collaborateurs. Si le mot magique devait être connu du plus grand nombre, il perdrait de sa force !

Le simple fait de penser appartenir à une équipe virtuelle accroît le degré de motivation et le niveau de performance.

Auteur

  • DENIS MONNEUSE