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ALLEMAGNE : Les salariés de Microsoft peuvent travailler où ils veulent

Sur le terrain | International | publié le : 02.12.2014 | Marion Leo

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ALLEMAGNE : Les salariés de Microsoft peuvent travailler où ils veulent

Crédit photo Marion Leo

Les collaborateurs allemands de Microsoft peuvent désormais travailler où ils veulent. Ils sont certes libres de se rendre au bureau, mais ils n’y ont plus de place attitrée.

Au café, à la maison, dans le train, chez un client ou au bureau : les 2 700 salariés de Microsoft Deutschland, filiale allemande du géant informatique américain, sont aujourd’hui entièrement libres de choisir l’endroit où ils souhaitent travailler. En septembre dernier, la direction a en effet signé avec son comité d’entreprise un accord innovant, supprimant la présence obligatoire au bureau.

Intitulé “lieu de travail fondé sur la confiance”, ce modèle vient compléter un autre accord d’entreprise sur le “temps de travail fondé sur la confiance”, adopté en 1998, qui permet aux salariés de venir au bureau quand ils veulent. Seule condition : qu’ils réalisent leurs objectifs individuels. Selon Astrid Aupperle, porte-parole de Microsoft, ce libre choix, rendu possible par les nouvelles technologies, était déjà vécu dans la pratique, mais le CE souhaitait qu’il fasse l’objet d’un accord contraignant dans un souci de clarté. Pour la direction, ce modèle est le fruit d’une nouvelle culture du travail, mettant l’accent sur le résultat et non sur la présence au bureau. « La seule présence d’un salarié ne dit rien sur la qualité de sa prestation, et livre même parfois une image erronée », explique Elke Frank, directrice du personnel de Microsoft Deutschland. Et la porte-parole de renchérir : il s’agit d’une « relation gagnant-gagnant ». L’entreprise gagne en attractivité et en productivité, car les salariés, notamment les jeunes (génération Y), aspirent à une plus grande liberté en matière de lieu et de temps de travail. Les salariés, quant à eux, peuvent facilement concilier leur vie privée et leur vie professionnelle, perdent moins de temps et d’argent dans les transports et sont plus satisfaits.

Libre choix

Mais un salarié en télétravail est-il forcément plus satisfait qu’un collègue au bureau ? « Ce qui est important, c’est d’avoir le libre choix », répond Astrid Aupperle qui, ce jour-là, travaille chez elle pour garder ses enfants en vacances. Car le salarié qui le souhaite peut bien entendu se rendre au bureau, mais il n’y dispose plus de place attitrée. Le futur siège de Microsoft à Munich-Schwabing, dont la construction vient de débuter, ne disposera ainsi plus de bureaux individuels, mais offrira à ses 1 900 salariés de larges open spaces sur six étages, de vastes salles de réunion, des coins salon design et un café, où chacun pourra ouvrir sa tablette.

Cette suppression des frontières nettes entre vie privée et travail ne risque-t-elle pas d’obliger les salariés à être disponibles en permanence et à s’autoexploiter ? Selon Astrid Aupperle, l’entreprise est consciente de ces risques, et a élaboré un guide énonçant dix règles pour les salariés et dix pour les cadres. Ces derniers sont invités à formuler de façon précise leurs attentes et les tâches à réaliser, à faire confiance à leurs collaborateurs et à leur donner des retours réguliers. « Ils doivent faire preuve de sensibilité et de vigilance, et être capables de reconnaître l’existence d’un problème éventuel si un salarié envoie, par exemple, tous les jours des e-mails à des heures tardives », ajoute-t-elle.

Les salariés en télétravail sont, quant à eux, appelés à « gérer de façon responsable leur temps » et à respecter les périodes sans travail (le soir, le week-end, les congés, les arrêts maladie). « Celui qui ne fixe aucune limite claire, ne doit pas s’étonner quand les collègues ne tiennent pas compte de son temps libre ou d’une maladie », avertit le guide.

Mais, pour favoriser la communication et un échange d’idées, Microsoft mise aussi sur les métho­des du « vieux monde du travail », en appelant son encadrement (règle 7) à organiser une fois par semaine des réunions obligatoires pour tous au bureau.

DANS LES MÉDIAS

SÜDDEUTSCHE ZEITUNG Conflit sur les quotas de femmes aux conseils d’administration

Le conflit sur l’instauration d’un quota obligatoire de femmes dans les conseils d’administration s’est intensifié. L’Union conservatrice réclamait une nouvelle modification du projet. Le débat porte non seulement sur la nécessité d’assouplir le quota fixe [NDLR : de 30 % dans les conseils de surveillance], prévu par le contrat de coalition, mais aussi de modifier la règle selon laquelle les 3 500 entreprises de taille moyenne, ayant atteint une proportion de 30 % de femmes au niveau de l’encadrement, ne pourraient repasser en dessous de ce seuil . 24 novembre 2014, Süddeutsche Zeitung, quotidien généraliste.

FRANKFURTER RUNDSCHAU Menace de conflits salariaux à la Deutsche Bahn

Après l’échec du 3e round de négociations, le syndicat des cheminots EVG a durci le ton à l’égard de la Deutsche Bahn. Des grèves d’avertissement pourraient démarrer dès le 3 décembre. « La décision est entre les mains de l’employeur. Nous pouvons aussi lancer un mouvement de grève avant Noël si aucun progrès n’est réalisé », a averti le président de l’EVG, Alexander Kirchner. Cette grève pourrait avoir lieu en parallèle à celle déclenchée par le syndicat des conducteurs de train GDL . 23 novembre 2014, Frankfurter Rundschau, quotidien généraliste.

Auteur

  • Marion Leo