« La Fonction publique est caractérisée par un syndicalisme de corps, avec un fort émiettement »
Les résultats serviront notamment à déterminer les moyens financiers, matériels et humains – heures de délégation – que les administrations accordent aux organisations syndicales. Un rapport de la Cour des comptes de 2005 évaluait à 10 000 le nombre d’agents en décharge syndicale dans les trois fonctions publiques. Or les confédérations fonctionnent beaucoup grâce à ces fonctionnaires mis à disposition. L’enjeu des moyens dépasse donc la seule Fonction publique. Rappelons que 15 % des fonctionnaires sont adhérents d’un syndicat. Chez les enseignants, c’est 30 %, et, dans la police, 80 %. Il s’agira également de mesurer le taux de participation, en constant recul depuis les années 1960 : aux alentours de 90 % à cette époque, contre 60 % en 2010.
Les résultats des élections dans la Fonction publique n’auront pas d’influence sur le poids respectif des signatures des syndicats dans le secteur privé, qui a été calculé l’année dernière et reste valable. Cela dit, en agrégeant les résultats des deux secteurs, on pourra savoir quelle est la première organiation syndicale en France pour l’ensemble des travailleurs : salariés et fonctionnaires.
La Fonction publique est caractérisée par un syndicalisme de corps, donc un fort émiettement ; la confédéralisation y est moins développée que dans le privé. Or, dans la perspective des élections, les petites organisations cherchent à s’allier avec les grandes. Ces jeux d’alliance créent un mouvement centripète comparable à celui qu’a connu le secteur privé, mais plus fort, du fait d’un morcellement initial plus important.