« On va plus loin que dans le dialogue social ordinaire ! » : Catherine Lecomte, chargée de mission responsabilité sociétale des organisations (RSO) et Véronique Bernard, responsable CFDT au CHSCT, jugent pareillement le travail engagé depuis bientôt deux ans à Carquefou, dans l’agglomération nantaise, pour les agents blessés ou “cassés” par le travail.

Les plus concernés sont les aides-puéricultrices dans les crèches, les assistantes dans les maternelles ayant trop mal aux épaules pour soulever les tout-petits, les aides à domicile, les femmes de ménage souffrant du dos, dans certains cas dès avant la cinquantaine, comme parfois les jardiniers ou même les personnels travaillant dans les bureaux.

Catherine Lecomte instruit les aménagements et les changements de poste dans un groupe de travail avec le CHSCT et le médecin du travail. Elle teste un nouvel outil, l’immersion, qui consiste en un transfert de quelques jours de l’agent dans un autre service. Une aide à domicile, désormais assise, travaille, par exemple, à la préparation des activités « rythmes scolaires ». Une aide-cuisinière est à la comptabilité. Parfois, la greffe prend. « Mais nous ne reclasserons pas tous les agents à mono-métier dans des postes d’accueil, prévient Catherine Lecomte. Pourtant, un quart de nos 400 agents vont être concernés par un problème physique dans les années qui viennent. »

Le groupe de travail s’est lancé dans des visites de prévention. « C’est la première fois qu’on demande aux salariés de s’exprimer sur leur santé et leur bien-être à leur poste », ajoute Véronique Bernard. Et, en réglant déjà trois ou quatre cas urgents par an, le CHSCT et le syndicat se font mieux connaître et reconnaître par les élus et les salariés.