Le portail e-DRH06 est l’aboutissement d’un travail collaboratif mené en 2010 et 2011 à l’initiative du Club des dirigeants et de celui des DRH de Sophia Antipolis, piloté par la CCI de Nice Côte d’Azur avec l’appui de l’agence de promotion du territoire, Team Côte d’Azur. À l’époque, Sophia n’a toujours pas fini de digérer l’éclatement de la bulle Internet. Confrontée à la concurrence des autres technopoles françaises et européennes, elle entend maintenir son leadership dans le domaine des télécoms. Notamment en restant attractive et en attirant des talents sur son territoire.

Jean-Charles Amoroz, alors en poste à la direction des ressources humaines de la CCI, prend les rênes du projet visant à répondre à cet enjeu.

Il est de taille : première technopole en Europe, Sophia Antipolis rassemble 1 500 entreprises (pour quelque 30 000 emplois), dont 95 % ont moins de 10 salariés. « Nous avons organisé des groupes de travail pour lister les problèmes auxquels devaient faire face les entreprises et dégagé des problématiques communes dans l’optique d’apporter une expertise à celles qui n’ont pas de service RH », explique-t-il.

L’idée est de concevoir des solutions mutualisées innovantes, en limitant les dépenses. Pour ce faire, Jean-Charles Amoroz va s’appuyer sur l’expérience des DRH des grands groupes et chercher des partenaires. Des start-up accepteront de développer gratuitement certaines applications pour gagner en visibilité. « Plusieurs solutions ont été réalisées indépendamment les unes des autres et, en 2012, nous avons tout fait converger sur le portail e-DRH06. »

En tête des chantiers menés : le recrutement et la rétention des talents : « La technopole avait des difficultés à embaucher des profils d’ingénieurs et de scientifiques à l’échelon local et international. En outre, une recrue sur trois finissait par quitter son nouvel employeur à cause de problèmes de logement ou d’intégration du conjoint. Il fallait intervenir sur l’ensemble du processus », se rappelle-t-il.

D’où, dès le départ, la création d’un vivier de talents dédié au bassin de Sophia et à la filière télécom, qui repose sur un formulaire électronique de compétences renseigné par chaque candidat. Il permet aux recruteurs d’effectuer des recherches qualifiées dans une base qui compte aujourd’hui 20 000 profils pour 500 000 compétences, et d’être mis en relation directement avec les intéressés. « Le système est maintenant couplé avec un observatoire des compétences qui analyse les besoins au regard de l’offre », complète Jean-Charles Amoroz. Un ensemble de prestations favorisant l’accueil et l’intégration est également proposé sur le portail : titres de séjour, guide d’accueil territorial téléchargeable, programme de soutien au conjoint, aide au logement, etc.

La formation, problématique délicate à gérer pour les TPE et PME, constitue un autre volet clé du site. « Une plate-forme d’échanges permet aux entreprises de croiser leurs besoins de formation. Lesquels peuvent être mutualisés afin de monter des sessions sur place en optimisant ainsi les taux de remplissage », expose Jean-Charles Amoroz. Le service est adossé à un annuaire 2.0, qui recense l’offre de formation du territoire (120 organismes et 1 200 modules référencés).

De nouveaux outils et services sont régulièrement proposés sur la plate-forme, au gré des besoins exprimés par les entreprises : risques psychosociaux, handicap… En 2013, e-DRH06 a organisé le premier salon virtuel de recrutement de collaborateurs en situation de handicap. Il a rassemblé 35 entreprises et 5 200 visiteurs au CV préqualifié.

Aujourd’hui, 250 entreprises utilisent les services de la plate-forme. Une initiative que la CCI Nice Côte d’Azur est en train d’adapter, sous l’angle d’une GPEC territoriale, aux besoins du projet d’Éco-Vallée dans la plaine du Var (autour des technologies vertes).

Activité

services aux entreprises.

Effectif

424 collaborateurs.

Chiffres d’affaires

74,8 millions d’euros en 2013.

Portail e-DRH06

Lancé en juin 2012, il a pour cible toutes les entreprises High-Tech de Sophia Antipolis. Son budget est de 100 000 euros par an.