Comment se présente 2015 en termes de chiffre d’affaires ? Stable à 36 % ; en croissance à 44 % ; et en baisse à 20 %, répondent les adhérents de la Fédération de la formation professionnelle (FFP). Ce qui fait dire à Emmanuelle Pères, déléguée générale de la FFP, qui présentait son bilan économique(1) la semaine dernière, que les adhérents affichent « une relative confiance pour 2015 face à la réforme. Réforme que nous soutenons ! On peut s’attendre à un trou d’air en termes de consommation de formation en 2015-2016, nous ne croyons pas à un effondrement ». Quoi qu’il en soit, afin de s’y préparer, 75 % des adhérents FFP comptent bien développer de « nouvelles fonctions commerciales » en 2015 pour passer la vague.

Ce relatif optimisme provient du bilan 2014, qui se révèle stable pour une quasi-majorité des adhérents (48 %).? Un quart enregistre une hausse, un autre quart une baisse.

Et c’est la même stabilité qu’on enregistre dans les comptes définitifs pour 2013 : 1,385 milliard d’euros de produit d’activité à périmètre constant, contre 1,381 en 2012. À périmètre actualisé, c’est 1,449 milliard d’euros ! « Soit 30 % du marché privé lucratif et non lucratif, hors formateurs individuels », assure Christophe Quesne, membre du bureau de la FFP, en charge du bilan économique. En 2013, les adhérents de la FFP ont formé 3 millions d’apprenants, dont 80 % de salariés. 67 % de leur activité est réalisée sur fonds privés, dont 47 % de plans de formation des entreprises. Mais 5 % des adhérents (ceux qui pèsent plus de 10 millions d’euros de chiffres d’affaires chacun) réalisent 64 % du chiffre d’affaires total de la fédération.

Existe-t-il néanmoins des sources d’inquiétude ? Oui : la division par deux des marges nettes entre 2009 et 2013, passées en moyenne de 9 % à 5 %. Les plus gros prestataires enregistrent les plus fortes baisses.

Autre inquiétude : l’optimisation des budgets. 87 % des adhérents de la FFP affirment que cette tendance est « très importante » (63 %) ou « assez importante » (24 %). De même : l’optimisation des durées de formation pour 84 % d’entre eux, dont 39 % de manière « très importante ».

Enfin, le financement du plan de formation est source d’anxiété pour 72 % des répondants. « Les Opca vont devenir des centrales d’achats pour les plans de formation des TPE-PME, or ils ne doivent se substituer ni à l’entreprise, ni à l’organisme de formation », prévient Sylvie Petitjean, vice-présidente de la FFP en charge du bilan économique.