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Éditorial

Alerte au stress

Éditorial | publié le : 25.11.2014 | Guillaume le Nagard

S’il fallait une nouvelle démonstration des effets de la crise économique sur les collectifs de travail et la santé, le dernier baromètre de climat social de Cegos l’administre. Il constate que, depuis un an, pour plus d’un salarié sur deux, le climat social s’est dégradé dans l’entreprise. Même le microclimat de l’équipe de travail, jusqu’ici havre préservé où la proximité permettait la reconnaissance du travail réel et autorisait la confiance, a fini par s’assombrir. À peine plus d’un salarié sur deux considère qu’il y est globalement satisfaisant : c’est 14 points de moins que l’année dernière.

Les effets cumulatifs des réorganisations et de l’alourdissement de la charge de travail, de la perte d’autonomie dans la réalisation des missions ne sont pas loin de faire exploser le thermomètre. Selon cette étude, un quart des salariés et managers ont subi un problème psychologique grave – dépression ou burn-out – ayant le travail pour origine. Doit-on extrapoler de cet échantillon que 6,5 millions de personnes en France ont été, à un moment ou un autre, rendues malades par le travail ? Et qu’à la détresse des quelque 3 millions de chercheurs d’emploi répond à ce point la souffrance des “insiders”?

Alors que moins d’un manager sur trois indique avoir été formé à l’identification des signes de risques psychosociaux et qu’ils subissent eux-mêmes un stress fréquent, les entreprises sont à coup sûr entrées dans une zone de risque maximal. Les DRH se sont mis à monitorer le niveau de stress, plus encore ont lancé des actions d’amélioration de la qualité de vie au travail ou de prévention des RPS. Il y a d’autant plus urgence que les marges de manœuvre sont étroites dans une économie quasi privée de croissance.

Auteur

  • Guillaume le Nagard