Une salle de sport équipée de vélos, de rameurs d’appartement et d’appareils de musculation, un espace de détente avec ses canapés moelleux, une vaste cuisine : Altodis a aménagé ces lieux dans son nouveau siège, ouvert cette année près de Mulhouse, dans une optique de bien-être au travail. « C’est la réponse collective que nous avons conçue pour répondre à l’enjeu du bon état physiologique des collaborateurs », souligne Marianne Dajon, la responsable RH de cette PME de location de nacelles et chariots élévateurs.

Sur ce sujet, qui nécessite de respecter le secret de la vie privée sans en négliger les conséquences potentielles sur la vie professionnelle, Altodis évolue dans le registre de la proposition. Trois fois par an, elle met à disposition des salariés un petit appareil de mesure de leur état physiologique. Le mini-holter enregistre la variabilité cardiaque pendant au moins 48 heures. De ce paramètre se déduit l’ampleur et surtout la répétitivité du stress, la faculté de récupération, la qualité du sommeil ainsi que l’apport énergétique, baromètre de l’hygiène alimentaire. « Depuis son instauration il y a trois ans, 30 salariés sur 35 ont utilisé l’appareil régulièrement ou plus ponctuellement », observe Marianne Dajon.

Altodis est accompagnée par la société Puls@care. Celle-ci propose à chaque salarié une analyse des résultats dans un entretien individuel et confidentiel : « Si la personne la souhaite, nous pouvons la mettre en relation avec une diététicienne, un coach sportif, etc. », signale Marianne Dajon. L’entreprise y greffe des opérations collectives. Dernière en date, la mise à disposition de l’appareil pendant la Semaine de la mobilité, en septembre 2014, a été couplée à la promotion des déplacements travail-domicile alternatifs à la voiture. « Les salariés qui ont testé le parcours en vélo ont constaté qu’ils mettaient quelques minutes en plus pour venir au travail, mais que cet exercice physique leur faisait gagner en récupération et en décompression », relate la responsable RH.

Quant à l’utilisation des équipements du nouveau siège, l’employeur fait confiance à l’esprit de discernement de son personnel. Il ne surveille ni le temps passé ni les horaires d’utilisation. « Mais évidemment, ces espaces sont faits avant tout pour être occupés pendant la pause déjeuner ou en fin de journée de travail », souligne Pascal Arnold, le président d’Altodis. Le dirigeant applique ici le postulat de toute sa politique de management : « Augmenter la responsabilité individuelle, c’est le meilleur moyen d’augmenter la performance au travail, qui reste notre attente ultime. »

Si la PME a délégué à Puls@care le rôle de conseil-accompagnement pour ne pas être juge et partie, elle propose désormais une telle prestation à d’autres entreprises dans le cadre d’Altodis Développement, sa récente filiale dédiée à la « santé des organisations et de leurs collaborateurs ». Plusieurs sociétés, dont Toyota, ont déjà fait appel à la nouvelle structure, qu’anime la responsable RH.