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Sur le terrain

RETOUR SUR… La création du label Certif’LR en Languedoc – Roussillon

Sur le terrain | publié le : 11.11.2014 | Solange de Fréminville

Depuis 2011, en Languedoc-Roussillon, les organismes de formation sont fortement incités à s’engager dans une démarche de certification régionale, baptisée Certif’LR. 20 % des prestataires locaux l’ont obtenue.

« Le label Certif’LR a pour objectif de s’assurer que les organismes de formation sont capables de dispenser des formations de qualité. La loi du 5 mars 2014 nous conforte dans cette orientation, puisqu’elle exige cette action de contrôle de tous les financeurs », avance Thomas Delourmel, directeur de la formation professionnelle et de l’apprentissage de la région Languedoc-Roussillon. La collectivité a associé à la démarche Pôle emploi, Agefiph et la grande majorité des Opca(1), rejoints par l’État. Ensemble, ils ont défini une charte de qualité, signée en 2009, puis ont créé un référentiel, définissant précisément les critères exigés, et enfin, en 2011, un label, Certif’LR, décerné pour une durée de trois ans aux prestataires régionaux après un audit (lire l’encadré).

Pour accompagner les opérateurs dans cette démarche, plusieurs dispositifs sont déployés : un outil d’autodiagnostic en ligne ; des ateliers d’échanges de pratiques, animés par Atout métiers (association paritaire État-région chargée de mettre en œuvre les politiques de formation et d’emploi) ; des formations collectives pour professionnaliser les salariés des prestataires régionaux, mises en place par Opcalia depuis 2013 et financées à 70 % par la collectivité régionale ; et un programme d’accompagnement collectif, Veriform, lancé en juillet 2014 par Agefos-PME.

Trois ans après son lancement, le label régional s’est fait une place dans le paysage des normes de qualité. Au total, 155 sites de formation l’ont obtenu, soit 106 organismes. Ils représentent 20 % des opérateurs réellement actifs en Languedoc-Roussillon(2) et plus de 50 % des prestataires avec lesquels travaille le conseil régional. La plupart des poids lourds du secteur y figurent : Afpa, Greta, organismes consulaires, de même que des acteurs locaux de petite taille, pour qui la démarche représente un important investissement. Mais l’incitation est forte… « Sur 14 adhérents de l’Union régionale des organismes de formation (Urof) les trois plus importants ont Certif’LR. L’association que je dirige, Défi (16 salariés), ne l’a pas encore demandée. C’est un problème de financement et de temps. Mais c’est une nécessité. On pense s’engager dans la démarche en 2015 », témoigne Boumediene Benali, le président de l’Urof Languedoc-Roussillon. « Quand les financeurs publics et les Opca analysent les réponses aux appels d’offres, la certification est de plus en plus prise en compte », estime pour sa part Stéphane Chomprey, président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP) Languedoc-Roussillon, ce que plusieurs financeurs confirment.

Résultats positifs

Aujourd’hui, Atout métiers lance le renouvellement des premiers labels Certif’LR obtenus en 2012. La démarche bénéficie d’un large soutien. « C’est une garantie de qualité, visible pour ceux qui ont besoin de se former, comme pour ceux qui prescrivent les formations. Elle offre une réelle cohérence : tous les donneurs d’ordre posent les mêmes exigences au niveau régional. Les organismes de formation sont vraiment incités à se professionnaliser », affirme Frédéric Puyo, responsable de l’animation des dispositifs d’accompagnement et d’insertion, à Pôle emploi Languedoc-Roussillon. Aux yeux de la collectivité régionale, qui consacre un budget de 142 000 euros aux audits et aux formations de formateurs en 2014, les résultats sont tangibles. « Nous constatons une réelle amélioration dans les réponses à nos appels d’offres. Par exemple, en matière d’évaluation des formations, de mesure de l’insertion professionnelle ou encore de suivi des stagiaires, les prestataires ont progressé, ils ont mis en place des outils », souligne Thomas Delourmel.

« La démarche est pertinente, elle crée une dynamique qui entraîne l’appareil de formation vers la qualité », estime le président de la FFP Languedoc-Roussillon. Ce dispositif a également rapproché les financeurs. « Nous échangeons régulièrement sur nos attentes et sur les prestataires. Nous avons même décidé de lancer un appel à projets inter-Opca sur la formation des tuteurs des contrats de professionnalisation », relève Cristelle Courtas, responsable du service emploi d’Agefos-PME Languedoc-Roussillon.

critères proches

Cependant, la multiplication des certifications qualité suscite des inquiétudes : « On souhaiterait limiter le nombre de certifications, car cela demande du temps et de l’énergie », pointe Stéphane Chomprey, de la FFP. D’autant qu’elles se distinguent peu. « Qu’elles soient nationales (OPQF, NF), internationales (ISO) ou régionales, les certifications destinées aux organismes de formation affichent en réalité des critères très proches. La différence porte surtout sur l’importance accordée à tel ou tel critère. De même, on peut dire que toutes les démarches nécessitent une importante implication », estime Jacques Abécassis, conseiller qualité à la FFP.

Agefos-Pme, Opcalia, Fongecif, Actalians, Afdas, Constructys, Fafsea, Forco, Intergros, Opcalim, Transports Opca, Unifaf et Uniformation.

600 organismes de formation sont actifs, c’est-à-dire dispensant au moins une formation par an, sur plus de 2 000 recensés.

Un label régional et exigeant

Pour demander Certif’LR, les prestataires de formation doivent avoir plus d’un an d’activité et un chiffre d’affaires supérieur à 50 000 euros, réalisé à plus de 50 % en Languedoc-Roussillon. La procédure est « aussi exigeante que pour une certification nationale », d’après la FFP. Un auditeur, Cidées (Valence), contrôle la conformité de l’organisme au référentiel défini par les 17 financeurs : un examen précis des moyens mis en œuvre, de l’accueil jusqu’à la sortie du stagiaire, en mettant l’accent sur la connaissance du marché régional de l’emploi, l’individualisation des formations et leur évaluation. Une commission, composée de tous les financeurs, se réunit trois fois par an pour décerner le label. Le coût des audits est pris en charge par la région (66 %) et ses partenaires, principalement les Opca (34 %).

Auteur

  • Solange de Fréminville