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Sur le terrain

Fifth Third Bank aide ses clients à retrouver un emploi

Sur le terrain | International | publié le : 11.11.2014 | Caroline Talbot

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Fifth Third Bank aide ses clients à retrouver un emploi

Crédit photo Caroline Talbot

La banque américaine Fifth Third accompagne, grâce à un partenaire spécialisé, ses clients chômeurs dans leur recherche d’un nouvel emploi. Résultat : les défauts de remboursements sont en baisse et l’image de la banque est en hausse.

La Fifth Third Bank se veut différente : « Nous avons une image très particulière sur notre marché », déclare Larry Magnesen, vice-président senior de l’institution financière, installée à Cincinnati, dans l’Ohio. Alors, quand John Courtney, patron de Next Job, société spécialisée dans le reclassement professionnel collectif et individuel, a proposé à la Fifth Third d’aider ses clients au chômage à retrouver un emploi, les banquiers ont dit banco en à peine une semaine. « Notre activité a été très critiquée, à la suite de la grande récession, explique Larry Magnesen. Nous voulions souligner la différence de Fifth Third, dire que nous étions là pour améliorer la vie des gens. »

La moitié des clients en retard de paiement ont perdu leur emploi, a constaté la banque. Réduire leurs mensualités n’est qu’une solution temporaire. « Et, quand nous en arrivons à la saisie immobilière, nous avons généralement perdu 50 000 à 65 000 euros », regrette Larry Magnesen. L’altruisme de la banque a aussi des fondements financiers.

Chômeurs de longue durée

Un premier test avec Next Job a été lancé en 2012 avec 28 chômeurs qui n’arrivaient plus à rembourser leur prêt immobilier. Fifth Third a payé 1 200 euros pour chaque candidat, sans emploi depuis une moyenne de vingt-deux mois. Les pros de Next Job ont réécrit les CV, conseillé en ligne et, surtout, offert des séances de coaching personnalisées. 40 % des intéressés ont retrouvé un emploi. Or, selon une étude du Brookings Institute, seulement 11 % des chômeurs de longue durée retrouvent un travail après dix-huit mois d’inactivité.

La direction de Fifth Third Bank a apprécié le résultat. En 2013, 230 emprunteurs ont bénéficié des services de Next Job. Et un bon tiers ont décroché un job. Au printemps dernier, la banque a donc récidivé, avec un dispositif allégé mais une cible plus large. Elle a proposé à ses clients une boîte à outils en ligne pour les aider dans leurs démarches, 7 000 se sont précipités.

Randall Jackson, 48 ans, fait partie de ces heureux emprunteurs, de retour au travail salarié. Lorsqu’il a reçu la lettre de la banque lui proposant son aide, il s’est dit surpris, voire suspicieux. Puis il a appelé Fifth Third, et il a été convaincu. Il a appris ce qu’était un “long CV”, plus riche que le premier, qu’on laisse à son interlocuteur après l’entretien. Sur les conseils du coach, il s’est mis à chercher “les offres d’emploi cachées” de son réseau. « Officiellement, je ne cherchais pas un emploi, nuance-t-il, je disais plutôt que je désirais mieux connaître un secteur, ou je demandais un service. » Le cadre de Chicago, ancien gérant d’une association, a appris à utiliser LinkedIn. Son CV a retenu l’attention de Canon Business Process Services, un fournisseur de services aux entreprises. Et, six mois après l’intervention de Fifth Third, il travaille à plein-temps.

Fidélisation

Faut-il le préciser ? Randall Jackson se déclare « client à vie » de la banque. Et il n’est pas le seul. Pendant la campagne du printemps dernier, les CV des clients intéressés ont été postés en ligne sur le site de la banque. Et celle-ci a proposé à ses “followers” de propager le message sur leurs propres réseaux pour donner plus de chances aux chômeurs.

Fifth Third est devenu populaire sur la toile. Son site a reçu 100 000 visiteurs. Le nombre d’amis sur Facebook a crû de 84 % à 100 000 et les abonnés sur Twitter sont en hausse de 15 %. L’approche inspire d’autres institutions financières. M and T Bank et USAA veulent suivre cet exemple.

DANS LES MÉDIAS

New York Times Référendums sur le salaire minimum

Les Américains qui votent toujours le premier mardi du mois de novembre ont été appelés à se prononcer sur la hausse du salaire minimum dans quatre États. Le minimum national est de 7,25 dollars de l’heure (environ 5,80 euros) et les élus républicains bloquent à Washington tous les projets d’évolution au niveau fédéral. Alaska, Nebraska, Arkansas et South Dakota demandent donc aux électeurs de s’exprimer directement sur le sujet. De même, le Massachusetts et les villes de Trenton, Montclair et Oakland appellent au vote sur les congés maladie (39 % des Américains ne sont pas rémunérés lorsqu’ils sont malades). 3 novembre 2014, New York Times. Quotidien généraliste.

Fortune Les femmes gagnent plus que leur mari dans 50 % des cas

Le centre d’études Pew Research révèle que de plus en plus de femmes américaines sont le premier contributeur financier de la famille. C’est le cas pour 50 % d’entre elles, contre seulement 20 % en Grande-Bretagne et 19 % en Allemagne. Du fait de la crise financière, plus d’hommes ont perdu leur emploi et ont eu du mal à en retrouver un au même niveau de salaire. Les jeunes étudiantes diplômées, plus nombreuses que les garçons, expliquent aussi cette montée en puissance des femmes. 3 novembre 2014, Fortune, magazine économique, en kiosque toutes les trois semaines.

Auteur

  • Caroline Talbot