logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

ZOOM

De grandes entreprises allemandes s’engagent en faveur du droit à la déconnexion

ZOOM | publié le : 04.11.2014 | Marion Leo,

Face à l’explosion des cas de burn-out, plusieurs entreprises allemandes de renom ont signé avec leur comité d’entreprise des accords d’entreprise destinés à protéger leurs salariés contre la “tyrannie” de la communication mobile. Les solutions retenues vont des plus radicales sur le plan technique (Daimler, Volkswagen…) aux plus souples (BMW, Deutsche Telekom…). Les 100 000 salariés de Daimler en Allemagne ont ainsi la possibilité depuis 2014 d’installer sur leur ordinateur un programme (Mail on Holiday) qui efface tout simplement les e-mails reçus durant les vacances après en avoir informé l’auteur. Le dispositif a été testé l’an dernier sur plusieurs sites. Avec succès. « Avec Mail on Holiday, nos collaborateurs reprennent le travail après les vacances avec un bureau propre. Et un sentiment de soulagement », affirme Wilfried Porth, le directeur du personnel de Daimler, qui encourage explicitement les salariés à recourir au dispositif facultatif.

Volkswagen a lui aussi opté pour une solution technique sans équivoque. Depuis décembre 2011, les salariés non-cadres du constructeur automobile ne reçoivent plus d’e-mails professionnels sur leurs Blackberry en dehors des heures de travail. VW coupe en effet ses serveurs tous les jours de 18 h 15 à 7 heures. « Les supérieurs hiérarchiques ne doivent plus promettre qu’ils n’enverront pas d’e-mails : ils ne peuvent plus le faire », explique un porte-parole de VW.

Éviter les excès

Pour BMW, ce modèle va trop loin, car les salariés de la “génération Y” apprécient les avantages des horaires et des lieux de travail flexibles. Pour éviter toutefois les excès, la firme bavaroise permet à ses salariés d’inscrire eux-mêmes leurs heures effectuées en dehors du bureau sur leur compte épargne-temps via intranet (lire Entreprise & Carrières n° 1190). Par ailleurs, ils peuvent définir avec leur supérieur des temps où ils sont joignables et injoignables. Depuis 2011, l’opérateur Deutsche Telekom demande pour sa part à ses cadres de réfléchir, avant d’envoyer un courriel en dehors des heures de bureau, si ce dernier ne peut pas être reporté au lendemain.

Pour le syndicat IG Metall, tous ces accords sont exemplaires, mais insuffisants. Il plaide pour l’élaboration d’une « loi anti-stress ». Le ministère allemand de l’Emploi n’a pas encore accédé à sa demande, mais il s’est lui-même doté depuis 2012 d’un « code de bonne conduite » qui interdit l’envoi de courriels aux heures tardives, sauf dans des « cas exceptionnels dûment justifiés ».

Auteur

  • Marion Leo,