LA SOCIÉTÉ LIBÉRALE en ce début de 21^e siècle semble incapable de fournir un emploi à tous ceux qui en auraient besoin. Mais de quelle nature est ce besoin ? Avant de conclure avec certains qu’à défaut d’un travail pour tous, il conviendrait d’instituer un revenu pour tous, l’auteure, professeure de sociologie à Aix-Marseille, cherche en quoi l’expérience du non-travail aide à comprendre pourquoi et en quoi le travail n’est pas une activité comme une autre, que l’on pourrait en quelque sorte compenser ou remplacer par toute autre activité, dès lors que la sécurité économique de l’individu serait assurée.

À partir de l’expérience de personnes en reconversion, l’auteure met en lumière les traits significatifs de l’expérience de travail passée et présente. À travers l’épreuve du chômage, elle cherche à situer la place, le sens et les enjeux du travail dans la vie. Il s’agit donc, dans les deux cas, d’appréhender le travail « en creux » pour réfléchir notamment aux politiques publiques de l’emploi et à la question du revenu de citoyenneté. La comparaison de l’emploi avec le non-emploi ainsi qu’avec l’emploi passé permet aux individus de formuler ce que le travail représente vraiment. Écouter cette parole devrait les aider à aborder le travail de manière moins abstraite, donc plus efficace par rapport aux enjeux qui sont les leurs.