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CHRISTOPHE BRISSET, OPCA 3+ : « Difficile de faire financer des services par les entreprises »

L’enquête | publié le : 04.11.2014 | L. G.

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CHRISTOPHE BRISSET, OPCA 3+ : « Difficile de faire financer des services par les entreprises »

Crédit photo L. G.

Une offre de services financée par les entreprises apparaît difficile à mettre en œuvre aux yeux du directeur général de l’Opca des matériaux pour la construction et l’industrie, des intersecteurs papiers cartons, et des secteurs ameublement et bois*. Il envisage plutôt une logique de cofinancement.

Opca 3+ se dirige-t-il vers une politique de services vendus aux entreprises adhérentes, comme d’autres Opca l’envisagent ?

Ceci nous semble difficilement conciliable avec notre modèle économique. Nos branches professionnelles et nos partenaires sociaux s’inscrivent depuis de nombreuses années dans une démarche partenariale permettant à leurs entreprises de bénéficier de financements complémentaires dans la mise en œuvre de leur politique emploi-formation. Ces partenaires sont l’Agefiph, le FPSPP, le FSE, la DGEFP, les conseils régionaux, les Direccte…

Pourtant, vos entreprises versent beaucoup de plan à l’Opca et notamment du plan libre ?

La collecte au titre du plan de formation est plus de deux fois supérieure à la collecte au titre de la professionnalisation. Elle atteint, en 2013, près de 80 millions d’euros, contre 72 millions en 2012, avec une progression de plus de 10 % de la part des versements volontaires, ce qui témoigne de la confiance de nos entreprises et de l’adéquation des services que nous proposons.

Impulsée par les branches professionnelles et les partenaires sociaux, notre offre de services s’est construite autour de l’accompagnement des entreprises dans l’élaboration du projet RH, l’opérationnalité du plan de formation et la mise en perspective des compétences des collaborateurs. Cet accompagnement est un enjeu majeur ; il conviendrait que cette mission soit valorisée dans les futures conventions d’objectifs et de moyens (COM) à signer avec l’État.

De quelle manière ?

Il pourrait être envisagé qu’une démarche similaire de cofinancement puisse faire partie des futures COM. Ce serait une façon de confirmer les Opca dans leur mission de partenaire conseil et d’ingénierie financière en les dotant des capacités nécessaires à la mise à disposition, pour leurs adhérents, d’une offre de services dédiée au développement des compétences et à la sécurisation des parcours professionnels. Ceci est d’autant plus vrai, à mon sens, pour un Opca tel que le nôtre, principalement composé de TPE et de PME. Les futures COM devraient prendre en considération la typologie de nos entreprises, leur implantation territoriale ainsi que leur secteur d’activité.

Un schéma idéal consisterait en un service de proximité sur la base d’un conseiller pour environ deux cents entreprises. Ces conseillers terrain seraient des facilitateurs, à la croisée des chemins entre les besoins des entreprises et les cabinets experts.

Ce schéma de proximité territoriale conjuguée aux futures COM pourrait induire une nouvelle organisation des Opca, ne dépendant plus nécessairement d’un seuil minimal de collecte, mais davantage tournée vers une capacité à répondre aux entreprises, à leurs salariés et aux attentes des pouvoirs publics.

* Opca 3+ est né de la réunion de trois anciens Opca : Forcemat (matériaux pour la construction et l’industrie), Formapap (intersecteurs papiers cartons) et Opciba (ameublement et bois). Il rassemble 13 000 entreprises (dont 9 000 de moins de 10 salariés) et plus de 260 000 salariés.

Auteur

  • L. G.