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SUISSE : Des coachs pour booster l’apprentissage en entreprise

Sur le terrain | International | publié le : 21.10.2014 | Christian Robischon

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SUISSE : Des coachs pour booster l’apprentissage en entreprise

Crédit photo Christian Robischon

Pour résorber le déficit d’offres de places d’apprentissage dans les PME, le canton de Genève met à leur disposition des experts RH pour les aider à recruter. Depuis septembre, le programme pilote prend une allure de croisière. Objectif : 300 à 400 entreprises accompagnées.

Depuis septembre, huit coachs appointés par le canton de Genève se tiennent à disposition des entreprises qui souhaitent embaucher un apprenti. Ils ont vocation à les aider dans leurs démarches administratives, leur relation au quotidien avec le jeune et, éventuellement, avec les structures d’insertion qui le suivent ainsi qu’avec l’école d’apprentissage. En vertu du système « dual » suisse inspiré de l’Allemagne, l’apprenti répartit sa semaine entre l’école de statut public et l’entreprise, en vue de décrocher au bout de trois ou quatre ans le certificat fédéral de capacité (CFC) de branche, défini par celle-ci comme le « bon » niveau de qualification.

« Les coachs sont là pour décharger l’entreprise d’un certain nombre de tâches de plus en plus complexes liées au contrat d’apprentissage, de façon à la recentrer sur sa mission essentielle : la formation professionnelle », confirme Grégoire Évéquoz, directeur général de l’OFPC, le service (office) public cantonal pour l’orientation et la formation professionnelle et continue. Ces coachs ont tous derrière eux une première partie de carrière dans les RH, à des titres divers. « Le plus important étant qu’ils possèdent une expérience de la formation en entreprise », souligne Grégoire Évéquoz.

« Nos profils sont assez proches, la complémentarité vient de nos secteurs d’activité de prédilection respectifs », observe l’un d’eux, Fabrizio di Virgilio. Avant de devenir coach il y a quelques mois, lui-même a passé les treize premières années de sa vie professionnelle dans un groupe de distribution alimentaire, d’abord dans l’assistance au recrutement, puis au département apprentissage pour l’embauche des jeunes, la gestion de leur insertion et la formation des formateurs. « Je conçois mon rôle comme celui d’un conseiller réactif qui saura répondre à toute demande d’éclaircissement de l’entreprise, grâce à mon expérience acquise dans la formation », expose-t-il.

Une dizaine de séances

Les coachs sont recrutés par Interface Entreprises, une structure émanant du canton, qui joue depuis quinze ans le rôle de courroie de transmission entre entreprises et organismes de formation. Pour leur prestation, « il faut compter en moyenne une dizaine de séances d’une heure et demie représentant un total de 1 500 euros », selon Grégoire Évéquoz. Ce coût peut être pris en charge par divers financeurs publics ou privés qui soutiennent l’initiative.

Genève souffrant d’un déficit de places offertes par rapport à la demande, le programme vise les petites entreprises afin de lever leurs freins concrets à l’apprentissage.

Jeunes en difficulté

Un projet pilote a prouvé la pertinence de l’idée : depuis 2011, le coaching a été ouvert au recrutement de jeunes en difficulté du fait d’un échec scolaire, de problèmes familiaux, sociaux, etc. « Or 200 d’entre eux ont pu décrocher un contrat auprès de 180 entreprises qui n’avaient jamais formé d’apprentis auparavant », se réjouit Grégoire Évéquoz. Patron d’une brasserie et d’une société de traiteur employant 5 permanents, Frédéric Vallet a recruté dans ce cadre deux apprenties, toujours en formation chez lui aujourd’hui. « Le coach a surtout apporté un appui au départ, pour trouver les bons documents nécessaires à l’établissement du contrat de travail, rédiger ce contrat, calculer les heures… Il m’a aussi orienté vers certains cours pour ma propre fonction de formateur », relate-t-il.

Septembre 2014 marque l’élargissement du coaching au recrutement de tout apprenti. Le canton annonce un objectif de 100 à 200 TPE-PME supplémentaires, à raison d’une à trois embauches par employeur. Ce qui comblerait le déficit local de places d’apprentissage évalué entre 200 et 300.

DANS LES MÉDIAS

LE MATIN Syndicats et employés rejettent résolument Ecopop

Les syndicats et les fédérations d’employés disent résolument non à l’initiative (référendum populaire) Ecopop. Le texte “Halte à la surpopulation” de l’association Écologie et population, en votation le 30 novembre, pousserait les employeurs à recourir à des étrangers résidents de courte durée, et donc à faire pression sur les conditions de travail.

Des « employeurs sans scrupule » pourraient en profiter pour imposer plus facilement de mauvais salaires, affirment plusieurs grandes organisations, regroupées pour faire campagne. Ecopop […] n’est pas compatible avec les accords bilatéraux signés avec l’Union européenne. Les entreprises suisses, désavantagées par rapport à leurs concurrentes européennes, se verraient donc contraintes à délocaliser et à biffer des postes en Suisse. 13 octobre. Le Matin, quotidien généraliste de Suisse romande.

Auteur

  • Christian Robischon