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Sur le terrain

Reconversion : La ville de Paris encourage la mobilité de ses agents

Sur le terrain | publié le : 21.10.2014 | Catherine de Coppet

La municipalité parisienne a lancé un centre dédié à la mobilité des agents, pour s’adapter non seulement aux évolutions des métiers mais aussi à celles des agents eux-mêmes. Tout en assurant une meilleure visibilité des services RH.

Répondre à une aspiration des agents et s’adapter à l’évolution des effectifs. Tel est l’enjeu du centre de mobilité carrière (CMC) mis en place à la Ville de Paris depuis le mois de janvier dernier, et créé dans le cadre de l’accord sur la gestion des âges (“Âges et générations”) signé au printemps 2013.

« Une étude menée en 2012 auprès des agents avait mis en lumière le souhait de mobilité de ceux-ci, qui peuvent parfois se sentir figés dans leur poste, voire dans leur métier, souligne Emmanuel Grégoire, adjoint à la Maire de Paris en charge des ressources humaines, des services publics et de la modernisation de l’administration. De fait, les demandes enregistrées par le CMC depuis son ouverture concernent principalement ces agents en désir de changement. » Par exemple, une auxiliaire de puériculture qui souhaiterait devenir agent administratif. Un intérêt pour la mobilité entendu comme une alerte par l’union syndicale CGT, majoritaire : « Le désir de mobilité reflète avant tout un mal-être au travail, lié à la diminution des moyens. Ce n’est pas le CMC qui réglera cette question de fond », souligne un responsable.

Pour la municipalité, l’objectif du CMC est aussi de répondre aux défis de la pyramide des âges, les départs à la retraite concernant 1 500 agents par an. Une autre ambition du centre est enfin de prévenir les situations d’inaptitude : « Nous avons engagé, il y a quelques années, une démarche centralisée pour la reconversion des agents inaptes en créant quatre voies de reconversion, souligne Emmanuel Grégoire. Si d’importants progrès ont été faits, nous constatons que la reconversion par les formations qualifiantes ne donne pas encore totalement satisfaction, car le succès aux concours reste un obstacle difficile. » Concrètement, le centre est un lieu dédié, animé par une équipe RH spécifique de cinq personnes à plein temps, dont deux conseillères mobilité. Situé dans les locaux de l’Hôtel de ville rue Lobeau, le centre dispose d’un hall d’accueil fourni en documentation, de bureaux pour les entretiens et de salles de réunion. « La première mission du centre est de faire un diagnostic de la situation de l’agent, et de lui proposer un tableau de bord en fonction de ses envies d’évolution », explique Emmanuel Grégoire.

visibilité des outils centralisés

Avec des services RH dans chacune des 21 directions, la Ville espère que le centre renforcera par la même occasion la visibilité des outils centralisés. « Le CMC vient combler en partie le manque d’informations sur les postes, les métiers, les concours », souligne Maria Hérissé, secrétaire générale du syndicat autonome Unsa de Paris. Depuis son ouverture, quelque 2 000 agents ont fréquenté le centre, 1 600 ont bénéficié d’un entretien physique, 300 d’un entretien téléphonique. Selon la Ville, il s’agit principalement d’agents de catégories C. « Par ailleurs, certains métiers sont plus représentés que d’autres, à l’instar des auxiliaires de puériculture. Mais cela pourrait être lié à leur poids important dans les effectifs », commente Emmanuel Grégoire.

« Le CMC a déjà permis à certains agents d’évoluer, comme cette femme agent d’entretien qui est devenue agent d’accueil dans les musées, remarque Maria Hérissé. Mais cela ne fonctionne pas toujours. » Selon la déléguée syndicale, le désir de mobilité des agents se heurterait aux réticences internes des services : « Certains agents se forment ou passent des concours, mais ne sont pas recrutés à l’arrivée. Il est difficile de faire admettre dans un service administratif une personne issue de la sécurité par exemple. C’est notre travail de faire évoluer les mentalités. » Un constat que pourrait faire ressortir le premier bilan du centre de mobilité, prévu en fin d’année.

Auteur

  • Catherine de Coppet