Actuellement, les entrées sur le marché du travail se font majoritairement via les CDD et l’emploi précaire. Ce nouvel état de fait, aggravé par la crise, renforce la nécessité de la sécurisation des parcours professionnels. Des réponses sont actuellement en cours de mise en œuvre, mais elles restent partielles (compte personnel de formation, contrat de sécurisation professionnelle…). Selon les auteurs, l’un directeur du Centre études & prospective du groupe Alpha, et l’autre doctorant à Sciences Po, il reste à consolider le dispositif pour éviter que le fossé ne se creuse entre ceux qui disposent de CDI et d’une relative sécurité de l’emploi et les outsiders, qui n’en ont aucune, soit parce qu’ils arrivent sur le marché du travail, soit parce qu’ils sont insuffisamment qualifiés, soit du fait de l’obsolescence de leur formation initiale et du manque d’efforts – qu’il vienne du salarié ou de l’entreprise – pour maintenir leur employabilité.

Dans tous les cas, la sécurisation des parcours professionnels suppose une réflexion sur le modèle social français et trois défis devront être relevés : celui de l’équité dans l’accès à la formation, celui de la définition des territoires pertinents à l’action (bassin d’emploi, région, France, Europe) et celui de l’articulation entre le droit du travail et le droit de la protection sociale. Le tout dans un contexte de restrictions budgétaires, ce qui ne simplifie guère les choses.