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LA SEMAINE

Rémunération : L’actionnariat salarié continue de convaincre

LA SEMAINE | publié le : 14.10.2014 | Hélène Truffaut

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Rémunération : L’actionnariat salarié continue de convaincre

Crédit photo Hélène Truffaut

Le dernier Benchmark FAS-Altedia montre que l’actionnariat salarié s’implante durablement dans les entreprises à la faveur d’offres régulières, et ce, en dépit du poids de la fiscalité.

« L’actionnariat salarié est une culture qui s’enracine dans les entreprises qui le pratiquent. Et elles ont toutes le même objectif : augmenter le nombre de salariés actionnaires », soulignait Christine Baudelaire, directrice de l’actionnariat salarié d’Altedia, lors de la présentation, le 9 octobre, du Benchmark 2014 de la Fédération française des associations d’actionnaires salariés et anciens salariés (FAS), réalisé avec la société de conseil en RH.

De fait, cette étude* menée auprès d’une soixantaine de grandes entreprises, dont 45 % ont plus de la moitié de leurs effectifs hors de France, indique que près de deux entreprises sur trois ont lancé au moins une opération depuis 2009 ; 54 % l’ont fait cette année. Dans l’Hexagone, le taux moyen de souscription à la dernière offre dépasse 50 % dans 45 % des cas (voir l’infographie ci-dessous). Mais les taux sont très variables : « C’est lié à la culture de l’entreprise, à la communication autour des opérations, mais également à la confiance qu’ont les salariés dans la santé de leur entreprise », commente Christine Baudelaire. Les chiffres confirment, quoi qu’il en soit, l’intérêt des entreprises pour ce mécanisme, qui, estime Philippe Lepinay, président de la FAS, « est un ferment pour la motivation des collaborateurs ». Dans près d’une entreprise sur deux (45 %), le capital détenu par les salariés franchit le seuil des 3 % – il dépasse 10 % dans plus d’une entreprise sur dix. L’étude montre surtout que, depuis cinq ans, le pourcentage d’actionnaires salariés a augmenté dans 44 % des cas (il est en baisse dans moins d’un quart de l’échantillon).

actionnariat salarié direct.

Ce pourcentage est nettement plus élevé en France – supérieur à 50 % dans plus d’une entreprise sur deux. Mais cette année, 48 % des entreprises interrogées disent avoir proposé leur dernière offre à plus des trois quarts de leurs salariés à l’étranger. Elles n’étaient que 35 % dans ce cas en 2013. Du reste, si 88 % des répondants disposent d’un FCPE, spécificité hexagonale, les deux tiers ont aussi un actionnariat salarié direct (57 % disposant d’un plan d’épargne groupe international). « Ce qui est cohérent avec la part croissante prise par l’international », analyse Christine Baudelaire, soulignant « le rôle fédérateur des opérations d’actionnariat salarié ».

Pour les entreprises qui ont augmenté leur population d’actionnaires salariés, les principaux leviers cités sont d’abord les offres régulières (73 %), très loin devant la concordance de la souscription avec le versement de l’intéressement et de la participation et l’attribution gratuite d’actions (AGA). Les plans d’AGA à tous les salariés marquent d’ailleurs un net recul : 29 % des sondés ont mené ce type d’opération en 2014, contre 38 % en 2013, et 62 % en 2012.

La formule classique domine très largement : elle a la faveur de 90 % des répondants, 33 % utilisant une formule à effet de levier, et 16 % une autre formule à capital garanti. Les deux tiers des entreprises versent un abondement – le plafond est supérieur à 1000 euros dans 52 % des cas (contre 50 % en 2013) –, en privilégiant majoritairement le FCPE d’actionnariat salarié (57 % des cas).

“e-souscription”.

Autre enseignement de l’étude : le succès de la dématérialisation.

L’“e-souscription” est proposée par 60 % des participants, le taux de souscription en ligne dépassant 70 % dans plus de six entreprises sur dix. Une pratique qui touche aussi l’information relative aux opérations et qui, selon Anne Lemercier, associée du cabinet Clifford Chance, soulève deux problématiques : « L’accessibilité de cette information pour les différentes populations de l’entreprise et la preuve de la souscription. »

Gouvernance.

Reste qu’en matière de gouvernance, « il y a encore des marges de progrès », souligne Bernard Malteste, directeur de l’enquête pour la FAS. Les actionnaires salariés sont représentés en qualité d’administrateurs au conseil d’administration ou de surveillance dans plus d’une entreprise sur deux (57 %). Mais ces représentants ne siègent dans aucun comité dans 62 % des cas.

Enfin, l’étude révèle que la fiscalité est certes un frein, mais pas un blocage pour les entreprises. Ainsi, les sondés ne sont que 12 % à mettre en avant une fiscalité favorable pour les entreprises comme facteur de développement de l’actionnariat salarié, loin derrière le fait de proposer des offres avantageuses (53 %). L’alourdissement des prélèvements sociaux et fiscaux aurait surtout un impact sur le lancement d’AGA (pour 62 % des participants) et la politique d’intéressement (56 %), devant la politique d’abondement (49 %) et le lancement d’offres d’actionnariat salarié (44 %).

* Questionnaire en ligne ouvert de juin à septembre auprès d’entreprises du SBF 120, du CAC All-Tradable et d’entreprises non cotées. 61 réponses exploitées, dont 85 % d’entreprises cotées. 72 % des répondants comptent plus de 10 000 salariés. L’échantillon regroupe près de 1,5 million de salariés actionnaires sur un total de 3 millions.

Auteur

  • Hélène Truffaut