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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

La chronique | publié le : 14.10.2014 |

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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

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La mondialisation, exigence d’excellence et d’ouverture

L’unification du monde est faite,

qu’elle soit économique, financière, sociale, culturelle (par la musique et la mode), bientôt médicale (voyez les épidémies). Les frontières sont en voie de disparition, le monde s’homogénéise, le local est devenu le folklore, les distances s’estompent. Le monde est à portée de main, de doigt devrait-on dire.

La mondialisation est un fait. La France doit vivre avec, pas d’idéologie là-dessus. Notre très grande chance est que notre pays dispose d’un patrimoine extraordinaire et d’un immense potentiel de talents qui ne demandent qu’à vivre avec ! Profitons-en et ouvrons-nous au monde.

Des conséquences qui bouleversent nos organisations.

La mondialisation a créé une concurrence planétaire décapante : les “world best practices” sont devenues le standard international véhiculé avec succès par les normes ISO. Et cela s’étend maintenant en Europe à nos administrations, nos dispositifs d’éducation et médicaux, nos hôpitaux, nos services d’urgence, de recouvrement de l’impôt… Le “best in class” devient l’étalon.

Cette standardisation mondiale a banalisé l’offre. Les stations-service délivrent la même essence alors que les enseignes diffèrent, les voitures présentent les mêmes garanties, Internet offre en quelques clics tous les produits de la terre, Amazon livre partout dans le monde, et demain, peut-être grâce à des drones !… Le terrain de jeu est mondial, il va au moins cher et crée externalisations et délocalisations.

Alors, comment se différencier ? Certains comme Tom Peters diront que l’amélioration (incremental business) est « le pire ennemi de l’innovation ». Faut-il faire mieux ou faire différent ? Penser évolution ou révolution ? Promouvoir la religion de la qualité ou le culte du management par percée ? Bien sûr, les deux mon général…

Que peut faire un manager ? Cultiver l’excellence.

La mondialisation de la société implique la mondialisation du champ de comparaison. L’excellence devient la seule solution possible : tutoyer les meilleurs et les dépasser si possible. Ce sont les politiques qualité les plus exigeantes qui y conduisent. Le manager a un rôle essentiel à jouer : prioriser la satisfaction des clients en toutes circonstances, même au détriment des process, à condition bien sûr que cela reste compatible avec la sécurité et la loi. L’excellence est à ce prix ! Bien sûr, vos équipes vont se rebeller contre cette mise en tension permanente. Mais a-t-on le choix de s’y soustraire ? Les exigences d’aujourd’hui sont les standards de demain. Ce qui apparaît comme inatteignable ici est déjà mis en œuvre là-bas. Autant travailler dès maintenant sur ces pistes de progrès : d’abord identifier les meilleurs dans le domaine de vos prestations (un réel benchmarking), puis mesurer l’écart entre son activité et celle des meilleurs, et apporter ses propres réponses.

S’ouvrir au monde et coopérer.

Nous sommes façonnés par nos habitudes et souvent prisonniers de notre passé, de notre expérience, de nos croyances. Albert Einstein nous prévient : « Il est plus difficile de désagréger un préjugé qu’un atome. » Il faut lire, rencontrer, voyager, regarder, visionner, échanger, être en veille permanente… Encourager la confrontation, sortir de son cadre de référence, vouloir s’enrichir par les autres, accepter d’apprendre d’un collaborateur (il est souvent plus compétent que soi sur son métier !). Dans un monde hyperconnecté, il est devenu illusoire de garder pour soi une information. L’enrichissement vient dorénavant du partage de cette information et de l’influence ainsi exercée. À l’inverse, éviter les contacts, rester dans son petit bureau bien fermé, participer le moins possible aux réunions, ignorer ce qui se passe à l’extérieur de son entité, déjeuner tout seul… conduit au rétrécissement intellectuel et psychologique. Vive l’oxygénation neuronale !