Partager avec le monde entier, grâce aux réseaux sociaux, ses expériences, ses centres d’intérêt, ses réflexions, ses lectures, émissions, animaux préférés… est devenu banal. À tel point que ne pas figurer sur une de ces plateformes paraît suspect, voire digne d’un autre siècle ! Les employeurs, dans un souci d’efficacité et pour ne pas rater la perle rare, scrutent avec intérêt ces profils, à la recherche d’indices sur leurs parcours, réussites et qualifications. Les entreprises elles-mêmes s’exposent dorénavant sur les réseaux “grand public” aux yeux de potentiels candidats. Comment, dans ce contexte, faire encore la promotion de l’anonymat ?
Né en 2006, en même temps que la montée en puissance des réseaux sociaux et de ce credo du partage d’informations personnelles confinant parfois à l’exhibition, le CV anonyme a du mal à trouver sa place. Pourtant, dans les entreprises qui l’ont utilisé, cet outil a rempli son rôle initial : diversifier les profils des recrues. Davantage de femmes, de seniors, de personnes nées de parents étrangers ou habitant des villes de mauvaise réputation…, ce panel qui rencontre généralement des difficultés d’accès à l’entretien de recrutement, a pu être embauché grâce au CV anonyme. Et ce, sans difficultés techniques particulières ni coûts supplémentaires pour l’entreprise. Malgré ce constat, l’outil n’a pas trouvé ses promoteurs. Seuls les recruteurs volontaristes, convaincus que la diversité favorise la performance, continuent d’y croire.
