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LA SEMAINE

Murielle Habrard DIRECTRICE DU DÉPARTEMENT ALMA PERFORMANCES RH (ALMA CONSULTING GROUP)

LA SEMAINE | l’interview | publié le : 07.10.2014 | Sabine Germain

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Murielle Habrard DIRECTRICE DU DÉPARTEMENT ALMA PERFORMANCES RH (ALMA CONSULTING GROUP)

Crédit photo Sabine Germain

« Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi est efficace mais trop complexe »

Un an et demi après l’entrée en vigueur du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), vous avez interrogé 300 DRH sur leur perception du dispositif. Résultat ?

66 % des entreprises qui en ont bénéficié ont perçu un crédit d’impôt représentant entre 2 % et 4 % de leur masse salariale : les entreprises de plus de 250 salariés se situent plutôt dans la fourchette basse – entre 2 % et 3 % – et les PME de moins de 250 salariés dans la fourchette haute – entre 3 % et 4 %. La bonne surprise est que, dans 60 % des cas, elles ont consacré ces sommes à un développement de long terme : investissement, formation ou embauche. Les DRH que nous avons interrogés considèrent que le CICE finira par bénéficier aux collaborateurs grâce aux actions menées sur la formation, la rémunération et la qualité de vie au travail.

Le CICE n’a pourtant pas atteint ses objectifs en termes de création d’emplois, comme l’a fait apparaître une étude de l’Insee, qui ne comptabilise que 300 000 emplois créés sur les 500 000 annoncés.

C’est vrai. Mais il a contribué à redonner du souffle à l’économie française. N’oublions pas que le CICE, entré en vigueur en janvier 2013, n’est devenu une réalité fiscale qu’en avril 2014 : c’est très récent ! Les entreprises sont encore en phase d’appropriation. 60 % d’entre elles ont pu déduire le CICE 2013 de leur impôt sur les sociétés dès le mois d’avril, mais 22 % ont dû reporter son imputation sur le ou les exercices suivants. A contrario, 18 % ont eu recours au préfinancement de leur CICE par un établissement bancaire : il s’agit, dans 67 % des cas, de PME de moins de 250 salariés. Quelle que soit la taille de leur entreprise, 60 % des DRH considèrent que ce dispositif est utile.

Utile mais difficile à mettre en œuvre…

En effet, 47 % des DRH interrogés considèrent que le calcul du montant du CICE est trop compliqué. Des textes sujets à interprétation, des taux variant selon les salariés et leur temps de travail effectif, des plafonds d’éligibilité dépendant de nombreux critères spécifiques rendent de fait l’exercice assez complexe… alors que le dispositif a précisément été vendu comme étant plus simple à mettre en œuvre que les allégements de charges. Finalement, il se révèle aussi délicat et moins immédiat. Et devrait générer des débats avec les services de contrôle.

Auteur

  • Sabine Germain