Les plates-formes sociales deviennent peu à peu des outils de travail. Elles permettent aussi de libérer la parole des salariés mais l’encadrement de ces pratiques laisse à désirer.
Ils se sont fait une place au travail : six salariés sur dix (58 %) et près d’un dirigeant ou manager sur deux (46 %) disent se connecter au moins une fois par jour aux réseaux sociaux. La deuxième enquête menée par le groupe Cegos sur les usages et impacts du digital et des réseaux sociaux dans l’entreprise* atteste d’une adoption unanime de ces plates-formes, et ce, sans fracture générationnelle.
Un but relationnel et de veille. Facebook rafle la majorité des suffrages toutes populations confondues, les réseaux professionnels Viadeo et LinkedIn étant, eux, utilisés par, respectivement, 92 % et 82 % des directeurs et managers. Certes, la pratique n’est pas toujours autorisée : 36 % des salariés interrogés n’y ont pas accès depuis leur poste de travail. Mais plus les répondants ont de responsabilités, plus ils utilisent ces outils à des fins professionnelles. Et un quart des directeurs et managers seulement estiment pouvoir s’en passer au travail.
Sans surprise, l’étude indique que les réseaux sociaux sont très largement utilisés dans un but relationnel et de veille. Et si l’usage business (prospection, vente…) est encore peu développé, l’intérêt de ces outils pour le recrutement va croissant : 32 % des directeurs et managers les utilisent dans cette optique.
Autre enseignement : plus d’un salarié sur trois s’exprime sur son entreprise via ces plates-formes – les jeunes étant curieusement les plus réservés en la matière. Ils partagent des avis sur les produits et services (43 %), le management et le climat de travail (40 %), la stratégie (37 %), voire des informations confidentielles (29 %). De quoi inciter les entreprises à la vigilance, même si les appréciations négatives restent marginales (ne dépassant pas 7 % des cas).
Problème : si 42 % des dirigeants déclarent avoir une charte régissant l’utilisation des réseaux sociaux (+ 19 points par rapport à 2012), 34 % des salariés ne savent pas s’il existe un tel document dans leur entreprise. Et, selon 60 % des managers et 69 % des collaborateurs, les actions de formation et d’information en la matière sont inexistantes. Rappelons que le Medef vient justement de publier un guide accessible en ligne sur les enjeux juridiques des contenus relatifs aux entreprises publiés sur les réseaux sociaux.
* Enquête menée au mois de juin auprès de 1 000 salariés et 300 dirigeants-managers impliqués dans le pilotage des réseaux sociaux et du digital (entreprises de plus de 50 salariés).
