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L’enquête

SNCF : Mieux former L’encadrement à la culture QVT

L’enquête | publié le : 30.09.2014 | MARIETTE KAMMERER

La SNCF a précisé le rôle et les responsabilités de ses managers en matière de QVT et les accompagne dans ces missions.

La SNCF est engagée depuis 2006 dans une démarche d’amélioration des conditions de travail soutenue par l’Anact. « La stratégie de l’entreprise s’appuie notamment sur les travaux et recommandations de l’observatoire paritaire de la qualité de vie au travail, créé en 2009 », explique Florence Marache, responsable du programme Mieux vivre au travail. Cet observatoire réunit des représentants de la direction, d’organisations syndicales, des managers opérationnels, médecins du travail et consultants de l’Anact, qui conduisent des recherches et expérimentations sur différents thèmes : le stress au travail, le management de proximité, le rythme de travail, l’absentéisme, le lean management, notamment.

Les recommandations formulées par l’observatoire ont servi de socle à un accord d’entreprise sur la QVT, négocié pendant deux ans et signé en février 2014 par la CFDT et l’Unsa, mais rendu inapplicable à la suite de l’opposition de la CGT et de SUD-Rail, majoritaires. Ce revirement inexpliqué de la CGT, alors qu’elle était investie dans la négociation et prête à signer, a déçu les autres négociateurs. « Nous continuerons malgré tout à communiquer des recommandations et à avancer sur ces sujets », affirme Florence Marache.

« Pour nous, l’intérêt essentiel de cet accord était de permettre un dialogue entre manager et salariés autour du travail, rappelle Éric Chollet, négociateur CFDT. Les autres sujets importants concernaient l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, et le rôle réaffirmé du CHSCT. »

UNE VINGTAINE D’ENGAGEMENTS

À travers une vingtaine d’engagements, le texte précisait les missions et responsabilités du manager pour favoriser la QVT, notamment son rôle en matière d’organisation du travail, de discussion et de soutien auprès des agents, son devoir de les associer à tout changement d’organisation et de veiller à l’équilibre entre vie professionnelle et privée.

Pour les accompagner dans ces missions, la direction prévoit de compléter leur formation à la santé et sécurité au travail : tous les managers doivent suivre à partir d’octobre de nouveaux modules de formation à la QVT, dispensés par le Cnam. « Les managers opérationnels sont au centre de la démarche QVT, or la plupart d’entre eux se préoccupent avant tout de résultats économiques et de performance technique. Il faut donc leur insuffler une culture de la QVT, leur fournir des outils, des bonnes pratiques », indique Florence Marache. Au-delà du besoin de formation, la CFDT observe que les encadrants de proximité ont surtout besoin de moyens pour manager autrement : « Ces postes sont exposés au stress et à la surcharge de travail, ils n’ont pas le temps de parler avec leurs équipes, constate Éric Chollet. C’est pourquoi nous avions demandé des assistants pour les décharger de tâches administratives, et que les managers soient notés sur la qualité du dialogue instauré avec leur équipe. » Faute d’accord, il n’est pas certain pour le moment que ces mesures soient mises en œuvre.

Les managers pris dans des tensions internes – sur des objectifs mal compris, un problème de harcèlement – peuvent être soutenus individuellement par « l’agence d’accompagnement à la fonction managériale » créée début 2014, qui réunit des experts en coaching, médiation et dialogue social. En cas de difficulté sur une réorganisation, une fusion ou le fonctionnement d’un CHSCT, ils peuvent aussi faire appel aux compétences de l’observatoire QVT et aux consultants de l’Anact pour réaliser une étude, une recherche-action, une expérimentation, afin de les aider à sortir de l’impasse. « Sur certains dossiers, il peut y avoir une coanimation entre l’observatoire QVT et l’agence managériale, ajoute la responsable, l’idée n’est pas de leur imposer une méthode unique, mais de mettre à leur disposition les ressources nécessaires. »

REPÈRES

Activité

Transport ferroviaire.

Effectif

250 000 personnes dans le monde.

Chiffre d’affaires

32,2 milliards d’euros en 2013, dont 25 % réalisé à l’international.

Auteur

  • MARIETTE KAMMERER