logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Zoom

L’unité de soins palliatifs décèle les syndromes d’épuisement

Zoom | publié le : 23.09.2014 |

Elle avait fait de la prévention du burn-out un préalable à sa prise de poste. Quand, en 2003, le Dr Claire Chauffour-Ader prend la responsabilité de l’unité de soins palliatifs (34 salariés) de l’hôpital Joseph-Ducuing, à Toulouse, elle s’engage, pour son équipe, à réguler « la fatigue par compassion ». « La relation thérapeutique est la clé pour le traitement de nos patients dont les pathologies sont incurables, explique-t-elle. Cette relation nous expose tous beaucoup au plan émotionnel. » Cette année, deux personnes ont été mises en arrêt maladie relativement à un syndrome d’épuisement.

La procédure de prévention appliquée dans son service combine à la fois des aspects collectifs et individuels. Tous les ans, chaque salarié doit passer le test d’inventaire de Maslach (lire la note ci-contre) à l’occasion de l’entretien annuel d’évaluation. « Cela permet de mesurer si, réellement, les gens vont bien ou s’ils sont épuisés. »

D’autres moyens étaient déjà en place, comme l’organisation de groupes de soutien animés par un psychologue, et le “soutien de couloir”, c’est-à-dire les gestes de soutien informel que se témoignent mutuellement les salariés quand ils se croisent. Claire Chauffour-Ader encourage ces comportements, « ce qui suppose une atmosphère de confian­ce ». Si un salarié trahit des si­gnes de malaise, le psychologue du site peut être plus rapidement mobilisé.

On aborde aussi le burn-out lors des réunions d’équipe, bi-hebdomadaires, et des réunions de service, mensuelles ou bimensuelles. « Il faut pouvoir tout entendre et traiter les problèmes d’organisation en face à face », revendique la chef de service.

“NURSING TOUCH”

Son initiative la plus récente : offrir une heure de “nursing touch” aux salariés volontaires, une fois par semaine, depuis janvier 2014. « C’est une méthode de toucher destiné à soulager les douleurs et le stress, et à apporter une détente profonde », explique Claire Chauffour-Ader, qui s’est inspirée, en l’adaptant, de l’expérien­ce d’une unité de soins palliatifs qu’elle a visitée au Canada, où on accorde aux salariés dix minutes de kinésithérapie par semaine.

Son partenariat avec l’École internationale de santé bien-être (EIBE) a prévu qu’un intervenant vienne toute une journée effectuer des massages dérivés de la médecine chinoise. Seules contraintes pour le salarié : s’inscrire au préalable et effectuer sa séance hors temps de travail. De janvier à juin, 25 personnes sur 34 ont bénéficié du dispo­sitif, que la chef de service souhaite prolonger : « C’est un vrai recours », juge-t-elle. Problème : sa convention avec l’EIBE avait été conclue pour un an, à titre gratuit. Elle s’est mise à la recherche d’un financement extérieur.

Le syndrome d’épuisement professionnel, dit burn-out, a été défini par la psychologue américaine Christina Maslach comme « un état d’épuisement physique, émotionnel et mental résultant d’une exposition à des situations de travail émotionnellement exigeantes ». Elle est l’auteure du Maslach Burnout Inventory, un test d’inventaire devenu une référence internationale dans les années 2000. En 22 items, il mesure l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et l’accomplissement personnel.