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Sur le terrain

ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE : GMF veut encore réduire les écarts de salaire

Sur le terrain | publié le : 23.09.2014 | FLORENCE ROUX

Dans son troisième accord sur l’égalité entre les femmes et les hommes, la société d’assurance GMF, à 70 % féminine, renforce son travail avec des objectifs chiffrés. Les salariés s’approprient enfin le dispositif de réduction des écarts de salaire.

Au premier semestre 2014, une cinquantaine de salariés de GMF Assurances, dont quelques hom­mes, ont demandé un ajustement de leur salaire en respect du troisième accord de l’entreprise sur l’égalité professionnelle, signé en décembre 2013 par trois syndicats sur cinq. « Seule une demande sur quatre a donné lieu à un correctif, contre un sur trois l’an dernier, explique Isabelle Ecckhout, responsable du pôle développement et prospective RH. L’équivalence des salaires s’améliore. Mais surtout, sept ans après notre premier accord, des femmes comme des hommes trouvent enfin normal de demander qu’on réexamine leur évolution salariale! »

Chacun des trois accords signés depuis 2007 prévoyait une enveloppe de 50 000 euros par an pour augmenter, au besoin, les salaires des femmes. Le dernier texte « prévoit de répondre aussi aux demandes des hommes », ajoute Isabelle Ecckhout. Il complète également l’enveloppe de 40 000 euros sur trois ans, au cas où la première enveloppe ne suffise pas.

« La question de l’égalité est aujourd’hui ancrée », dans cette entreprise à 70 % féminine, estime la responsable développement. « Il y a une vraie volonté politique, confirme Claude Rolland, signataire de l’accord pour la CFDT. Mais puisqu’on connaît finement tous les écarts salariaux, pourquoi ne pas les corriger tous, plutôt que de demander aux personnes de solliciter un ajustement. C’est plus simple mais sans doute plus coûteux. »

D’autant que les salariées avaient attendu le deuxième accord (2010-2013) pour demander le bénéfice de ce droit, une centaine d’entre eux faisant une demande l’an dernier. « Certains managers ont même engagé la démarche pour un membre de leur équipe », se félicite Gwenaelle Brochard, RRH. Autre bémol, cependant, selon le syndicaliste, « la correction d’un écart se fait à l’instant T. Mais on ne verse pas à la salariée tout ce qu’elle aurait dû toucher depuis son embauche si son salaire avait été le même que celui d’un homme ».

HÉRITAGES DU PASSÉ

« À l’embauche, les rémunérations sont aujourd’hui équivalentes », relève la responsable du pôle développement RH. Mais des écarts importants, « héritages du passé », subsistent pour des postes d’encadrement supérieur et de direction. Dans ces fonctions, les hommes gagnent respectivement 6 % et 7,3 % de plus que les femmes. « Un rattrapage s’effectue », constatent les signataires : entre 2002 et 2012, le salaire des femmes de ces deux fonctions a davantage progressé (environ 6 points) que celui de leurs homologues. L’accord fixe quand même comme objectif de réduire l’écart de 0,5 point lorsque celui-ci est supérieur à 5 %. Cela concerne « quelques cas », glisse la responsable, pour lesquels l’entreprise va simplement « plus augmenter le salaire de la cadre femme », tout en respectant l’ancienneté et la progression du salaire du cadre masculin.

L’accord fixe également des objectifs chiffrés en matière de mixité. Notamment, les femmes devront représenter d’ici à trois ans « au moins 42 % des recrutements de cadres en CDI ». Soit un retour à la situation de 2009. Depuis, la proportion était retombée à 38 %. Selon Isabelle Eckkhout, « ce troisième accord intervient dans une période propice au changement, puisque l’entreprise va connaître un renouvellement démographique avec 700 départs à la retraite sur 4 000 salariés dans les quatre ans ».

Retrouvez l’accord d’égalité professionnelle du 4 décembre 2013 de GMF sur <www.wk-rh.fr>, Entreprise & Carrières ; docuthèque.

Auteur

  • FLORENCE ROUX