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L’enquête

ISOR : Transfert de compétences et cotraitance

L’enquête | publié le : 23.09.2014 | L. G.

L’entreprise de nettoyage a signé un partenariat avec le réseau Gesat afin de transférer des compétences vers des salariés du secteur protégé, pour mieux répondre, ensemble, aux appels d’offres.

Comment participer à l’insertion des travailleurs handicapés, tout en préservant ses parts de marché ? En intégrant le secteur du travail protégé et adapté (STPA) dans sa stratégie, et en signant un accord de transfert de compétences avec lui, permettant d’aller chercher des marchés supplémentaires dans un rapport gagnant-gagnant. C’est tout l’objet de la convention signée en mai dernier entre Isor, entreprise d’hygiène et de propreté, et le réseau Gesat. Une convention originale, avec ce seul représentant de la branche, pour la bonne raison qu’il est lui-même à 5,1 % de taux d’emploi direct de salariés handicapés. « L’idée est de procéder à un véritable transfert de compétences », explique Laurence Legrand, responsable de cette politique chez Isor.

MÉCANISME VERTUEUX

la convention est une construction subtile entre les donneurs d’ordre (qui cherchent à atteindre le fameux 6 %), Isor (qui souhaite jouer un rôle social sans perdre de parts de marché), le STPA (qui a tout intérêt à monter en compétences sur de nouveaux secteurs d’activité) et le réseau Gesat (qui souhaite lui aussi voir monter en capacités de réponse le STPA pour éviter de le cantonner aux basiques, comme du simple reconditionnement de fournitures). Le mécanisme vertueux consiste donc à former des salariés d’Esat et d’EA aux techniques Isor, afin que l’attelage Isor-STPA ainsi créé puisse répondre aux appels d’offres des donneurs d’ordre. L’objectif : trouver ensemble de nouveaux marchés. L’équilibre vise à ne pas se marcher sur les pieds.

« Les grands groupes ne sont pas aux 6 %, reconnaît Laurence Legrand. Cette opération de cotraitance dans un accord tripartite est une solution. Si les Esat et les EA sont très présents dans le secteur de l’entretien d’espaces verts, de l’entretien et du nettoyage d’espaces extérieurs, les métiers du secteur de la propreté ne sont exercés que par quelques structures très spécialisées ou ayant su contractualiser avec des modalités adaptées à leur statut. » Cette offre de cotraitance est une opportunité, car « une réelle demande existe et de nombreux grands donneurs d’ordre insèrent des clauses sociales sur ce type de marché ». Dans ce montage, le rôle du Réseau Gesat est de diriger vers Isor des Esat et EA capables de faire vivre une solution en cotraitance.

Le transfert de compétences passera par Acfor, la structure formation d’Isor créée en 1977. Ses huit formateurs permanents interviennent sur tout le territoire métropolitain au sujet des techniques de nettoyage, de l’accueil client, des gestes de sécurité… Le coût de la formation reste à la charge des Esat et des EA (l’effort de formation d’Isor pour ses salariés est de 4 % de la masse salariale en moyenne.)

CONTRATS DE RÉSULTATS

« Nos clients sont enthousiastes », assure Laurence Legrand. Mais la difficulté sera de conjuguer responsabilité sociale et réponse aux attentes des donneurs d’ordre. Isor pilotera la prestation de cotraitance, mais les Esat et les EA factureront leurs prestations aux donneurs d’ordre pour que ceux-ci récupèrent des unités bénéficiaires. « Les contrats de résultats et non plus de moyens sont de plus en plus fréquents, précise Laurence Legrand. Il faudra éviter que la logique de résultat entre en conflit avec la politique d’insertion de travailleurs handicapés. » Dix Esat et EA ont d’ores et déjà répondu à l’offre d’Isor, le premier indicateur de succès de cette opération sera la réussite aux formations.

PROJET VOLTAIRE, ORTHOGRAPHE POUR MALVOYANTS

Depuis le 15 août, les malvoyants peuvent accéder à l’entraînement à l’orthographe, la syntaxe et la grammaire du Projet Voltaire en ligne. « Cette version a vu le jour grâce au Centre technique régional pour la déficience visuelle – CTRDV – en Rhône-Alpes, un organisme public qui accompagne les malvoyants et les non-voyants tout au long de leur parcours scolaire », explique Pascal Hostachy, responsable de Projet Voltaire. Le mode malvoyants du projet a un aspect épuré, en noir et blanc, avec de gros caractères, des boutons plats sans ombres, sans dégradés et sans couleurs, ainsi que des commentaires sur chaque bouton. Sur internet, l’esthétique peut nuire à l’accessibilité des malvoyants. Pour accéder à cette version, il suffit de se connecter au Projet Voltaire en ligne et de cliquer en haut sur le symbole de l’œil. « La version développée avec le CTRDV, éventuellement couplée aux outils propres à chaque personne – loupe électronique, par exemple –, donne d’excellents résultats dans l’immense majorité des différents cas de malvoyance : monochromie, absence de contrastes, champ de vision plus ou moins réduit… », assure le responsable de Projet Voltaire. Pour les non-voyants, Projet Voltaire devrait construire également une version en ligne. Le CTRDV leur permet déjà de passer l’examen du Certificat Voltaire, en leur proposant des sujets en braille.

REPÈRES

Activité

Hygiène et propreté.

Effectif

5 000 collaborateurs.

Chiffre d’affaires

140 millions d’euros en 2013.

Auteur

  • L. G.