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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

La chronique | publié le : 16.09.2014 |

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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

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AUJOURD’HUI, QUI VEUT ÊTRE MANAGER ?

COMMENT ASSUMER UN RÔLE DE MANAGER

dans un environnement aussi mouvant que le nôtre et pour des organisations gouvernées par la finance ? Si un des rôles du manager est de donner envie à ses collaborateurs de faire de leur mieux, comment lui se ressource-t-il ? Doit-il attendre que son chef le motive ? Va-t-il s’épuiser à importer l’angoisse et à exporter l’enthousiasme ? Et quel soleil lui fera faire cette photosynthèse ?

À TERME, SE DIRIGE-T-ON VERS UNE RARÉFACTION DES VOCATIONS

de manager ? La question est suffisamment grave pour nos organisations pour qu’il soit urgent d’y réfléchir et de rechercher des pistes d’action. Nous risquons tout simplement une désaffection de la fonction. Trois menaces se manifestent :

– La déstabilisation. Notre société se métamorphose. Le management des hommes et des organisations est fortement influencé par les changements puissants et irréversibles de notre monde. Que peut y faire un manager ?

– Le découragement. Nos organisations doivent se transformer. Mais elles réagissent souvent à ces mouvements en hypertrophiant la recherche d’efficacité au détriment – parfois de façon brutale – des salariés, des environnements, de la société. Les managers sont sommés d’exécuter, sans grande anticipation ni explication des enjeux. Éthique et dialogue ne sont pas non plus toujours au rendez-vous…

– Le désengagement. Nos managers se cherchent. La fonction de manager n’est pas toujours bien reconnue ni valorisée, particulièrement en France. Le manager aujourd’hui doit être un héros, investi de responsabilités de plus en plus nombreuses et exigeantes, garant de tout ce qui se passe dans son entité malgré des moyens limités et un environnement contraint…

POUR FAIRE FACE À CES TROIS MENACES,

la lucidité est bonne conseillère. Analysons le monde qui bouge. Nous vivons en ce 21e siècle une transformation globale et radicale du monde. Dix mouvements sont à l’œuvre, dix tendances lourdes et irréversibles de notre société qui affecteront profondément notre manière de travailler :

1. Accélération.

2. Mondialisation.

3. Révolution du numérique.

4. Financiarisation de l’économie.

5. Effritement des institutions et des idéologies collectives.

6. Féminisation du monde occidental.

7. Développement durable.

8. Montée de l’émotion sur la raison.

9. Vieillissement de la population.

10. Émergence dans les pays riches du droit à la qualité de vie au travail.

CHACUNE DE CES (R)ÉVOLUTIONS

fera l’objet d’une chronique que m’a confiée Entreprise & Carrières. Je tenterai de définir en quelques mots la nature, la puissance, l’actualité de l’évolution concernée et ses conséquences sur le management des organisations et sur les qualités, nouvelles ou à développer, du manager. Et je vous proposerai trois recommandations concrètes, expérimentées, faciles à mettre en œuvre, applicables aussi bien par le manager de direction que de proximité : la première citée est relative au savoir-être, au comportement personnel du manager ; la deuxième concerne ses méthodes de travail ; la troisième fait appel au collectif d’équipe et à l’accompagnement de chaque collaborateur.

IL EST URGENT ET IMPORTANT

de faire évoluer notre management des organisations et des hommes. De nombreuses entreprises prennent du retard sur les métamorphoses de notre société civile et sur la capacité d’entraînement de leur management. Et beaucoup de managers sont déboussolés.

Patrick Gruau, Pdg de son groupe éponyme situé à Laval (quatrième génération de constructeur-carrossier), mériterait que sa citation soit inscrite au frontispice du temple du management, s’il existait : « La qualité d’une entreprise passe par la qualité de ses hommes. La qualité des hommes passe par la qualité de son management. »