Loin d’être limitées aux relations professionnelles individuelles, les relations du travail, dans la mesure où elles sont encadrées par le législateur et s’inscrivent dans un contexte économique, participent à la construction d’un sens collectif qui relie les salariés entre eux, à leur employeur et au social dans son ensemble.

Toute théorie du management vise donc non seulement le fonctionnement de telle ou telle entreprise mais aussi à instituer un changement social. C’est ainsi que chaque époque se caractérise par sa ou ses théories du management : le taylorisme pendant les Trente Glorieuses, les théories de l’engagement et du contrôle dans un contexte économique de concurrence globale entre les entreprises, le new management public aujourd’hui dans une perspective de restrictions budgétaires…

Selon l’auteur, professeur en sociologie, décrypter les modèles sociaux sous-jacents aux théories du management aide à comprendre ces fameuses résistances des salariés au changement, qui alimentent la rhétorique managériale. Le changement touchant aux constructions identitaires des individus, l’imposer sans tenir compte de cela est une démarche vouée à l’échec.