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CETUP RELÈVE LE DÉFI DE LA SÉCURITÉ DANS LE TRANSPORT URGENT

Pratiques | publié le : 09.09.2014 | VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE

La Compagnie européenne de transports urgents personnalisés (Cetup) a mis en place une politique de sécurité qui sous-tend toutes ses autres stratégies (qualité et RSE notamment). Une démarche de certification, en cours, y apporte formalisation et cohérence.

La Compagnie européenne de transports urgents personnalisés (Cetup), PME grenobloise de 180 salariés, a mis en place, au fil de son existence, une politique de sécurité sur laquelle reposent toutes ses actions qualité et RSE. « De nos premiers coursiers à Mobylette à nos 140 “pilotes” actuels de véhicules utilitaires légers, nous avons toujours misé sur la sécurité », assure Laurence Caposselle, codirigeante de l’entreprise, avec son mari. Le transport urgent n’en reste pas moins une activité à risque, comme l’a souligné Stéphane Roberget, contrôleur de la Carsat, lors d’une de ses dernières participations au CHSCT, où il est invité de droit : « J’ai appelé à une organisation permettant de respecter les temps de repos, tout en répondant aux exigences de certains transports. »

Contrôle permanent

Cetup a, de fait, informé davantage ses clients sur la nécessité, selon la longueur du trajet, d’un relais ou d’une nuit de coupure (hors marchandises concernant la santé ou la Défense). Deux personnes contrôlent également en permanence les horaires des pilotes, qui doivent justifier de tout dépassement. Ces derniers ont enfin le droit de s’arrêter en cas de fatigue : « Nous prévenons alors le client, assure la directrice. Aujourd’hui, nos donneurs d’ordre nous suivent, voire nous portent sur ce sujet. Mais cela a nécessité un travail de plusieurs années. »

Chaque nouvelle recrue suit une formation interne de 3,5 jours aux cinq “valeurs” de l’entreprise : “image, sécurité, qualité de service, développement sociétal (bien-être au travail) et développement durable (éco-conduite)”. Pour Stéphane Roberget, cette dernière « permet d’agir sur le risque routier, car on y apprend à rouler calmement ».

Baisse des émissions de CO2

L’intéressement collectif est soumis à l’atteinte d’un objectif, chaque année différent, en lien avec ces valeurs : « En 2013, c’était le nombre d’accidents, cite la dirigeante, mais cela induit une certaine tolérance. Alors, cette année, nous avons préféré viser la baisse des émissions de CO2. » Autre “aiguillon” mis en place depuis 2013 : un tableau de bord mensuel qui permet de suivre, pour chaque pilote, le nombre de missions et de kilomètres effectués, sa consommation de carburant, ses émissions de CO2, l’effectivité de ses pauses, les accidents ou défauts éventuels dans le service, etc. Lorsque l’un d’eux a tous ces voyants au vert pendant un trimestre, il reçoit un macaron de “pilote du mois”, lors d’une cérémonie. « Cela n’arrive que de temps à autre, commente Laurence Caposselle, car les critères sont nombreux et exigeants. »

Si ces dirigeants ont mis en place ces actions de manière intuitive, ils cherchent désormais à formaliser leurs procédures grâce à la certification : Cetup vise ainsi l’obtention, cet automne, des normes ISO 14001 (environnement) et OHSAS 18001 (management santé-sécurité au travail). « Nous répondons déjà aux critères, assure Cassandre Cuman, responsable qualité. Mais cela nous apporte une méthodologie et des indicateurs mesurant notre respect de la législation. »

La mesure de l’efficacité de la politique sécurité n’est cependant pas évidente. Selon Laurence Caposselle, le nombre d’accidents du travail serait passé de 10 pour 91 salariés en 2010, à 7 pour 170 en 2013. « Une certaine stabilité n’est pas aberrante quand l’effectif augmente rapidement, commente le contrôleur de la Carsat. Même si les pilotes conduisent de manière irréprochable, la route reste dangereuse du fait des tiers et des contraintes de la circulation urbaine. »

Auteur

  • VÉRONIQUE VIGNE-LEPAGE