Le “fonctionnaire bashing” est une passion nationale. Protégés du chômage, supposés mieux payés et souvent en congés, les fonctionnaires, avec la précarisation de l’emploi privé et la crise économique, n’en finissent pas de susciter les moqueries, voire l’agressivité des autres salariés. Et pourtant, les chiffres montrent que l’amalgame entre les différentes catégories d’agents de la fonction publique concernant les conditions d’emploi et de rémunération est pour le moins hâtif. Il y a d’ailleurs une plus grande proportion de smicards dans le public que dans le privé (20 % contre 11,1 %).

Par ailleurs, le “new” management public, c’est-à-dire la conversion du secteur public aux formes de management du privé, et la réduction du nombre de fonctionnaires étant d’ores et déjà effectifs, la pression sur le rendement n’épargne pas le public. Sans compter qu’un nombre toujours plus grand d’agents n’est pas fonctionnaire mais bien employé sous des régimes de contrats précaires, sans d’ailleurs bénéficier de primes de précarité (un tiers par exemple de non-titulaires dans les universités !).

Pour être équitables, selon l’auteure, secrétaire générale de la FSU, il faudrait chercher d’autres boucs émissaires à la crise économique et sociale qui n’en finit pas de diviser la France.

Ce retour sur les préjugés relatifs aux fonctionnaires lui permet d’aborder la question du service public en général, mettant en évidence l’importance de ce secteur pour le bon fonctionnement du privé ainsi que pour la cohésion sociale du pays.

En finir avec les idées fausses sur les fonctionnaires et la fonction publique

Bernadette Groison, éditions de l’Atelier, 174 pages, 5 euros.