Sans remettre en cause la spécificité du modèle français de recrutement et d’évolution de “L’encadrement supérieur et dirigeant de l’État”, un rapport d’inspection remis à Manuel Valls, daté de juillet, veut imposer aux 13 452 hauts fonctionnaires concernés des méthodes de gestion des ressources humaines proches du privé.

Ainsi, les rapporteurs estiment qu’en matière d’évolution, « le seul critère véritable doit être celui de la compétence ». Finis les seuls recours au point indiciel et à l’ancienneté alors que « la compétence managériale n’est la plupart du temps pas prise en compte au moment du choix pour un poste de direction ». Les auteurs préconisent la mise en place d’outils d’évaluation tels que le 180° ou le 360° et le bilan de compétences aux moments clés de la carrière.

Parmi les 25 recommandations du rapport, une grande partie est consacrée au recrutement de profils jeunes, les auteurs faisant état d’un manque de compétences pour relever les nouveaux défis – mondialisation, régulation, évolutions technologiques… – qui augmentent les besoins en expertises juridiques et techniques de haut niveau, notamment dans le domaine des systèmes d’information.

Certains ingénieurs seraient ainsi sommés d’acquérir des compétences opérationnelles de terrain « en dehors du périmètre des administrations de l’État ». Seraient aussi instaurées des mesures d’accompagnement renforcé des départs de seniors ou la suppression du maintien dans un emploi à décision du gouvernement au-delà de la limite d’âge afin de laisser la place au renouvellement des générations.