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L’amélioration des conditions de travail, facteur essentiel de prévention

Actualités | publié le : 09.09.2014 | VIRGINIE LEBLANC

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Les trois actions les plus efficace pour réduire l’absentéisme

Crédit photo VIRGINIE LEBLANC

L’étude publiée par Alma Consulting Group le 3 septembre confirme un niveau d’absentéisme élevé dans les entreprises du secteur privé en France. Toutefois, celles qui ont mis en place des actions de prévention engrangent des résultats significatifs.

Les actions menées par les entreprises pour améliorer les conditions de travail ont un effet direct sur l’absentéisme. C’est l’un des enseignements de l’étude d’Alma Consulting Group publiée le 3 septembre (lire ci-dessous). En effet, les entreprises ayant signé un accord social en 2012 ou 2013 (couvrant la prévention de la pénibilité, le télétravail, la qualité de vie au travail ou l’emploi des seniors) enregistrent un taux d’absentéisme plus de deux fois inférieur à celui des entreprises n’ayant signé aucun accord (4,1 % contre 8,73 %).

Et, pour les entreprises n’ayant pas signé d’accord, dans trois sur quatre, la mise en place d’actions pour lutter contre l’absentéisme a permis de mieux gérer le phénomène, voire de le stabiliser. « Il n’y a donc pas de fatalité sur ce sujet », observe Yannick Jarlaud, directeur commercial et marketing du département Alma Performances RH. Celles qui ont mis en place et achevé un projet ont un taux d’absentéisme de 3,98 %, plus bas que la moyenne de l’étude (4,26 %), alors que celles dont les projets sont seulement en cours ou à venir affichent un taux plus élevé, compris entre 4,70 % et 6,35 %. Des résultats qui devraient encourager les entreprises à agir.

Phase de diagnostic

« Mais avant de se lancer dans la construction d’un plan d’actions, la phase de diagnostic est essentielle, indique Yannick Jarlaud. Il faut identifier les causes propres à l’entreprise pour élaborer un plan d’action personnalisé. »

S’agissant des facteurs déclenchant l’absentéisme, le baromètre montre que DRH et salariés se rejoignent sur de nombreux points. Ils citent d’abord logiquement les facteurs personnels liés à l’état de santé du salarié (67 % des DRH et 68 % des salariés) et à la situation personnelle des salariés, faisant référence par exemple à la garde d’enfants (32 % des employeurs et 16 % des salariés). Mais les facteurs collectifs relatifs aux conditions et à l’organisation du travail ne sont pas oubliés : la mauvaise organisation et les conditions de travail sont citées par 24 % des DRH et des salariés, le manque de reconnaissance du travail par 22 % des DRH (16 % des salariés) et l’absence de solidarité au sein des équipes par 20 % des DRH et 12 % des salariés.

Sur l’efficacité des actions à mettre en place, leurs avis divergent un peu plus, mais ils se retrouvent sur des solutions en lien avec l’organisation du travail (voir le graphe). Pour les salariés, la première des trois actions les plus efficaces pour réduire l’absentéisme est l’incitation financière (89 % contre 52 % pour les DRH). « Les salariés plébiscitent ainsi les incitations financières, mais les DRH sont plus réservés, car ils savent, pour les avoir testées, que ces solutions n’ont pas d’impact durable, et qu’elles concernent une faible part de l’absentéisme », affirme Yannick Jarlaud.

Trois actions jugées efficaces

Les trois actions les plus efficaces pour les DRH sont : l’ergonomie des postes de travail (86 %) et l’aménagement de l’organisation du travail (82 %), et ils placent en première position les échauffements et/ou étirements à la prise de poste (93 % versus 27 % pour les salariés). Une affirmation surprenante, même si les TMS demeurent la première maladie professionnelle. « Nos clients font l’analyse que les douleurs dorsales se manifestent dès les premiers instants de la prise de poste. Ils forment des managers pour animer ces séances. Il y a aussi un effet de mode de ces pratiques », commente Yannick Jarlaud.

Leurs avis se rapprochent aussi sur les actions en lien avec le rôle des managers : 77 % des DRH et 59 % des salariés jugent efficace l’objectivation de l’action de la ligne managériale sur des aspects qualité de vie au travail (par exemple l’attribution de bonus en fonction d’indicateurs de santé au travail) ; 71 % des DRH et 60 % des salariés approuvent l’organisation de temps d’échange manager-collaborateurs, et 61 % des DRH et 52 % des salariés estiment utiles les entretiens de retour au travail après absence.

Un absentéisme toujours élevé

Les salariés français du secteur privé se sont absentés en moyenne 15,6 jours en 2013, selon le baromètre d’Alma Consulting Group, réalisé auprès de 252 DRH d’entreprises et, pour la première fois cette année, auprès de 587 salariés représentatifs de la population active française. Le taux d’absentéisme s’élève à 4,26 %.

Dans le même temps, le coût de l’absentéisme serait passé de 6,98 milliards d’euros en 2012 à 8,8 milliards d’euros en 2013 (1,7 % de la masse salariale), les entreprises ayant recouru plus souvent que l’année précédente au remplacement des absents.

Le baromètre a été administré par l’institut CSA du 2 avril au 21 mai 2014. Les entreprises du secteur privé répondantes fournissent des données brutes sur les absences pour maladie, accident de travail, accident de trajet et maladie professionnelle. Le taux d’absentéisme est calculé ainsi : nombre de jours calendaires d’absence sur l ‘année/nombre de jours calendaires de l’année x effectifs en CDI au 31 décembre.

Sur la période 2003-2011, 3,6 % des salariés avaient connu une absence au travail d’au moins une heure pour des raisons de santé ou pour la garde d’un enfant malade, selon une étude de la Dares publiée en février 2013. Une proportion qui avait peu varié sur la période.

Auteur

  • VIRGINIE LEBLANC