Fin octobre, le paysage du compte personnel de formation (CPF) devrait, a priori, sérieusement s’éclairer avec la publication de la liste nationale interprofessionnelle des certifications-formations accessibles à tous les salariés et tous les demandeurs d’emploi via leur CPF. C’est le chantier le plus emblématique du tout nouveau Conseil paritaire interprofessionnel pour l’emploi et la formation professionnelle [Copanef, qui réunit les partenaires sociaux et qui remplace le Comité paritaire national de la formation professionnelle (CPNFP)], dont la première séance de travail s’est tenue le 2 septembre.

Une inauguration compliquée car, à cette occasion, Christian Janin (CFDT) a été nommé président, Florence Poivey (Medef) vice-présidente, et le Copanef s’est doté d’un bureau, réunissant en fait toutes les têtes de liste des négociateurs syndicaux et patronaux de la réforme en cours. Or, l’UPA et la CGPME ne sont pas satisfaites de la répartition des sièges patronaux (six sur dix au Medef) et ont ou vont déposer des référés au Conseil d’État.

C’est dans cette ambiance que le Copanef compte jouer « un rôle d’instance politique paritaire de premier plan, confirmé par la loi », affirme la représentante du Medef. Son chantier majeur sera la création de cette liste de certifications éligibles au CPF, très attendue par toutes les branches professionnelles et toutes les régions, qui doivent elles aussi en constituer.

Concrètement, la publication de cette liste dépend d’un travail actuellement mené par les cabinets Ambroise Bouteille et Willems Consultants, qui devrait être rendu le 30 septembre. Ce travail est lui-même conduit sur la base d’un précédent chantier de l’Igas, et comporte notamment une prise d’informations auprès de tous les Opca pour lister les certifications les plus demandées par les salariés.

Prudent, Christian Janin précise que cette liste sera « forcément imparfaite et sujette à changements, si nécessaire », et qu’un travail itératif entre tous les acteurs est inévitable. Car de nombreuses questions techniques et politiques se posent : quelle sera la juxtaposition entre cette liste et les autres ? Quel type de débat le Copanef et les branches vont-ils mettre en place pour faire entrer ou pas des besoins de branches dans une liste nationale ? Quel débat interviendra entre le Copanef, les CPNEF (commissions paritaires emploi-formation, les branches et les Opca sur le taux de financement horaire du CPF ?…. À écouter le président et la vice-présidente, ces multiples questions sont « complexes, mais identifiées ». Sujet épineux parmi d’autres : la convention financière entre le Copanef et la Caisse des dépôts sur le système d’information et de gestion du CPF. La première mouture écrite par la DGEFP a été rejetée le 2 septembre par le Copanef, car elle faisait porter 90 % du coût au FPSPP. Une autre architecture financière reste donc à trouver.