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MarocBEL TANGER VEUT BOOSTER SA PERFORMANCE INDUSTRIELLE

Pratiques | International | publié le : 02.09.2014 | MARIE CADOUX

La plus grosse usine de fromage fondu de Bel a servi de site pilote pour le déploiement d’un programme de performance industrielle. Dans cet établissement, plus habitué à un management top down, la démarche a constitué une révolution culturelle.

Le site de Tanger du groupe Bel a adopté, depuis 2010, un programme de performance industrielle baptisé Boost. Aux côtés d’une implantation slovaque, l’usine marocaine fait figure de site pilote au sein du groupe Bel, qui nourrit l’ambition de développer un langage et des principes communs à l’ensemble de ses sites de production. Le choix du Maroc n’est pas le fruit du hasard étant donné l’importance de l’activité. L’usine de Tanger emploie 1 060 collaborateurs permanents, c’est la première usine de production de fromage fondu en volume de Bel. « Le continent africain constitue un relais de croissance pour le groupe Bel », précise Frank-Yann Bourreau, le directeur de l’usine. Il y réalise 10 % de son chiffre d’affaires, c’est dire l’enjeu de performance industrielle qui pèse sur ce site.

Amélioration continue

Boost est une démarche d’amélioration continue et de diminution des pertes qui implique le collaborateur dans la résolution des problèmes auxquels il est confronté. Pour mettre au point ce programme, Bel s’est appuyé sur TPM (acronyme de l’anglais total productive maintenance), un outil de performance industrielle d’origine japonaise déjà largement décliné dans le secteur de l’automobile, ainsi que sur les services du consultant EFSAO. Avec Boost, la démarche TPM a été adaptée à la culture de l’entreprise. « Le principal levier de ce programme de performance industrielle reste l’implication des collaborateurs », insiste Frank-Yann Bourreau. À cet égard, « les représentants du personnel, qui ont une vision transversale de l’entreprise, ont joué un rôle important dans le déploiement du système, participant dès le début aux programmes de formation », poursuit le directeur de l’usine de Tanger.

Concrètement, la mise en place de Boost s’organise en trois phases : l’initialisation, l’expansion et la stabilisation. Pendant la première phase, qui a duré un an (2010), la formation a constitué un volet important. Elle a concerné les responsables du site et les opérateurs volontaires pour l’apprentissage de nouvelles méthodologies, notamment la manière de réorganiser la production autour des « piliers » traditionnels de la TPM (sécurité, chasse aux pertes, maintenance autonome…). Dans le même temps, des indicateurs dédiés ont été mis au point. Un comité de pilotage constitué de façon transversale anime un pilier et peut décider du lancement d’un chantier, c’est-à-dire de la résolution d’un problème ou de l’optimisation d’une situation.

Au total, neuf piliers ont déjà été mis en place et les deux derniers (en lien avec les achats et le développement des produits) le seront d’ici 2015. Le site de Tanger entrera alors dans une phase de stabilisation, qui consiste à faire vivre ce système de performance industrielle.

Des processus unifiés

Une véritable révolution culturelle s’est opérée alors qu’il y a quelques années, « le management de l’entreprise reposait plutôt sur une démarche top down », reconnaît le directeur de l’usine de Tanger. Que ce soit à la production, à la maintenance ou à la qualité, un même système de reporting a été mis en place afin d’échanger sur les performances et les dysfonctionnements rencontrés. « En 2014, 170 chantiers ont été mis en place », indique Frank-Yann Bourreau.

Depuis le déploiement de Boost, 400 salariés ont été formés au programme, dont la totalité de l’encadrement et 40 % des opérateurs qualifiés. Après l’usine de Tanger, d’autres sites de production ont adopté ce système de management. Selon le rapport annuel du groupe Bel, à la fin de l’année 2014, 80 % des sites auront été intégrés, avec pour objectif d’atteindre 100 % des usines “boostées” en 2016.

Auteur

  • MARIE CADOUX