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LES MÉTIERS RÉGLEMENTÉS DEMANDENT UN ASSOUPLISSEMENT

Pratiques | publié le : 02.09.2014 | S. M.

Le médico-social, c’est le poids lourd de l’emploi associatif: il représente 56 % des effectifs. Il se retrouve donc en pointe dans l’embauche des emplois d’avenir : on en compte 9 000, majoritairement employés auprès des personnes handicapées et âgées. « Pourtant, il y a une inadéquation entre les profils ciblés et les besoins de recrutement, note Sébastien Darrigrand, délégué général de l’Udes, l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire. Beaucoup de métiers y sont réglementés, et nécessitent un niveau bac + 2. »

Les exigences posées par les emplois d’avenir – des jeunes sans qualification – « sont trop restrictives, estime-t-il. Les associations préfèrent alors un CAE [contrat d’accompagnement dans l’emploi], pour pouvoir recruter un adulte qui n’a besoin que d’un faible niveau d’accompagnement ». Il donne un exemple : « Quand on est dans le service à la personne, il est difficile de placer un jeune aidant dans des situations difficiles, de fin de vie par exemple. Il y a une question de maturité qui se pose, et qui oblige à un tutorat renforcé. »

Les employeurs plaident pour un assouplissement, afin d’embaucher des profils plus diplômés. Hervé Hénon, de l’Union des missions locales, estime cependant que le dispositif a su s’adapter : « Dans le secteur de l’aide à la personne, les exigences d’organisation horaire demandaient des temps partiels; la souplesse a été trouvée. »

Conséquence, les emplois d’avenir sont souvent confinés à des fonctions supports : secrétariat, accueil, administration. Et leur formation est le plus souvent une remise à niveau, ou une découverte des métiers du médico-social. Selon Unifaf, l’Opca du secteur, sur les 4 700 emplois d’avenir entrés en formation fin juin, seuls 1 500 suivent des parcours qualifiants. Trois métiers raflent les suffrages : d’abord aide médico-psychologique, dont le champ d’action est très large et permet de postuler dans un grand nombre de structures, ensuite moniteur-éducateur, enfin aide-soignant.

Jean-Pierre Delfino, le directeur général d’Unifaf, le rappelle : « À l’horizon 2020, 100 000 collaborateurs sur les 700 000 salariés du secteur vont partir à la retraite : il y a un vrai enjeu de pérennisation pour nos associations. » Reste à voir si elles vont continuer l’effort de formation nécessaire.

Auteur

  • S. M.