logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Editorial

Mauvais calcul ?

Editorial | publié le : 02.09.2014 | Guillaume Le Nagard

La fièvre a une nouvelle fois saisi la scène politique la semaine dernière sur les 35 heures, après la publication d’un entretien à charge d’Emmanuel Macron, nouveau ministre de l’Économie – interrogé avant d’obtenir le maroquin. Si la droite et le patronat n’ont pas ménagé leurs attaques contre la réforme phare de Martine Aubry depuis quinze ans, des ténors de la gauche ont parfois rejoint ce concert. Mais les 35 heures sont-elles autre chose aujourd’hui qu’un marqueur idéologique ? Elles « sont un mythe », “twittait” par exemple en fin de semaine l’ancien DRH d’un constructeur automobile, qui a en son temps négocié sur le sujet. Dans la pratique, les entreprises qui en avaient besoin ont profité de cette loi pour annualiser et flexibiliser le temps de travail, afin d’éviter certaines heures supplémentaires. Le régime de ces dernières a ensuite été assoupli plusieurs fois, avant que les accords de maintien dans l’emploi permettent, en cas de difficulté conjoncturelle, de déroger au régime commun. Seules une poignée d’entreprises l’ont fait. Plus largement, celles qui dénoncent leur accord de temps de travail ouvrent un chantier délicat – les avantages remisés lors des accords 35 heures peuvent revenir sur la table des négociations – et potentiellement conflictuel – la capacité de mobilisation des salariés sur ce thème est inconnue. Mais des contreparties à une nouvelle flexibilisation peuvent encore être recherchées du côté de la qualité de vie au travail et de l’équilibre des temps.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard