logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Pratiques

DES CQPM À THALES POUR DÉVELOPPER LA POLYVALENCE

Pratiques | publié le : 26.08.2014 | NICOLAS LAGRANGE

Une dizaine de techniciens de Thales ont décroché un certificat de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM) de prototypiste, afin d’accroître leurs compétences et de développer une polyvalence utile à leur entité.

Ajusteur-monteur à Thales Alenia Space (fabrication de satellites) à Cannes, Nordine Bekhaled, 45 ans, a acquis il y a quelques mois de nouvelles compétences au terme d’un parcours de dix mois, alternant théorie et pratique, sanctionné par un certificat de qualification paritaire de la métallurgie (CQPM). « C’est une activité pointue qui me plaît et me permet de travailler plus longtemps sur le même programme », commente l’intéressé, qui est revenu sur les bancs de l’école en octobre 2012, au lycée professionnel de Cannes, en compagnie de onze collègues (huit de son entité et trois de la filiale voisine Thales Underwater Systems, située à Sophia Antipolis).

Double compétence

« Nous voulions être plus efficaces dans nos processus industriels, assure Nadine Berdnik, RRH en charge des métiers mécaniques à Thales Alenia Space (TAS). Car les ajusteurs-monteurs, lorsqu’ils ont achevé certaines tâches, doivent ensuite attendre les câbleurs, ce qui oblige à segmenter les activités et à mobiliser plusieurs personnes. Nous avons proposé à certains d’entre eux de s’engager dans un parcours certifiant pour devenir plus polyvalents. »

Thales s’adresse à l’Association de formation professionnelle de l’industrie (Afpi) pour construire le programme. À partir d’octobre 2012, deux formateurs dispensent aux stagiaires des connaissances théoriques en matière d’électricité, à raison de quelques jours par mois. Puis, un troisième formateur prend le relais au printemps 2013 sur la partie mécanique et câblage. « Avant de démarrer, je me suis rendu sur les sites des deux entités pour rencontrer les équipes et voir le matériel utilisé, sur lequel nous avons ensuite travaillé », explique Damien Gourdain, directeur d’Esti Formation, sous-traitant de l’Afpi. Chaque mois, une semaine complète de formation: des objectifs hebdomadaires, deux demi-journées théoriques, de nombreux ateliers pratiques et une évaluation le vendredi. « Il fallait un programme rythmé, le moins scolaire possible, pour conserver l’attention des stagiaires, qui ont fait preuve d’une réelle motivation sur la durée. En fin de semaine, j’indiquais dans un cahier de correspondance les exercices à effectuer la semaine suivante en situation de travail. » « La formation était très opérationnelle et s’est déroulée dans de bonnes conditions », confirme Nordine Bekhaled.

Un programme cher mais efficace

À l’été 2013, après l’abandon de deux d’entre eux, dix stagiaires passent leur CQPM : un questionnaire théorique et un exercice pratique devant un jury. En octobre 2013, une commission paritaire examine le nombre de points obtenus et le compte-rendu établi par le formateur : tous décrochent leur certificat, remis en janvier 2014 lors d’une cérémonie, en présence des directeurs de site, des managers et des RH. Depuis, plusieurs salariés ont pu exercer leur double compétence, après avoir validé un certain nombre de protocoles (très rigoureux dans l’aéronautique) auprès du service qualité.

Au final, « un programme cher, en partie pris en charge par le groupe, mais très efficace, selon Patrick Bondoux, délégué syndical central CFDT de Thales Alenia Space, avec un suivi des salariés après leur parcours. Il n’y avait ni promotion ni augmentation salariale automatiques à la clé, ce qui n’est pas anormal, mais il semble logique qu’il y ait une valorisation dans les deux ans afin que ce dispositif conserve son attractivité ».

Le financement des CQPM était assuré en partie par l’Opcaim, avec une prise en charge complémentaire groupe via le programme Génération 10 ; les heures de formation étaient financées par le plan de formation des entités de Thales concernées.

Auteur

  • NICOLAS LAGRANGE