Le chômage, ce mal endémique dont souffre la France, signifie-t-il qu’il faille se résoudre à l’échec de l’économie hexagonale, signant en même temps le déclin inéluctable de notre système de protection sociale et l’entrée dans la pauvreté de millions d’habitants ? Non, selon l’auteure, psychologue sociale et membre du CESE !

Si plus grand-chose de neuf ne peut être envisagé contre le chômage, ce n’est pas que le travail manque, mais plutôt que le salariat est une forme d’organisation du travail qui, selon l’auteure, a fait son temps. Il faut aujourd’hui la revoir et la compléter. L’important pour la prospérité d’un pays et de ses habitants est qu’ils puissent gagner leur vie. À partir de ce postulat, auquel de plus en plus de libéraux se rallient, l’auteure liste et explique comment exploiter les gisements de travail existants, mais largement sous-évalués actuellement, tout en maintenant un niveau acceptable de protection sociale.

Plutôt que de s’accrocher au leurre du retour au plein-emploi, il convient d’organiser la transition économique et sociale qui permettra de métamorphoser le travail. Cela passe par ce qu’elle appelle la “boulodiversité”, qui devrait conjoindre à côté du salariat subsistant une multitude d’activités non salariées, allant de l’autoentreprise à l’intérim en passant par l’intermittence, le travail indépendant, les professionnels amateurs, les “fablabs” (laboratoires de production ouverts au public)… Le tout étant de moraliser les échanges par davantage de contrôles financiers et de décloisonner les différentes modalités du travail légal pour permettre aux individus de passer de l’une à l’autre, voire de les cumuler.

La Boulodiversité

Françoise Frisch, L’Harmattan, 138 pages, 14 euros.