logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Pratiques

CARREFOUR MARKET VEUT FÉMINISER SES CADRES

Pratiques | publié le : 15.07.2014 | JOSÉ GARCIA LOPEZ

L’enseigne de supermarchés place l’accès des femmes à des postes d’encadrement au cœur de sa politique d’égalité.

Le 17 juin, Carrefour Market réunissait son management intermédiaire féminin en convention nationale. Au programme, la signature de la charte sur l’équilibre des temps de vie du ministère des Droits des femmes et le détail du plan d’action égalité pour 2014. Il s’agit, explique la DRH Marie-Hélène Chavigny, d’améliorer la motivation des collaborateurs : « Nos effectifs comptent 70 % de femmes. Or, plus on monte dans la hiérarchie, moins on trouve de collaboratrices », constate-t-elle. Un objectif de ce plan est d’augmenter de 5 points le pourcentage de femmes cadres d’ici à la fin 2015, de manière à atteindre la barre des 35 % (contre 31,6 % actuellement).

Le plan d’action de l’entreprise, par ailleurs nouvelle titulaire du label Égalité de l’Afnor (lire Entreprise & Carrières n° 1190 du 29 avril 2014), s’inspire des réponses à une enquête interne en 2012 et complète le dernier accord sur l’égalité professionnelle conclu la même année, et qui arrive à échéance fin 2014. Il a notamment pour objectif de rendre les fonctions d’encadrement plus accessibles aux femmes.

Un programme de détection et d’accompagnement des hauts potentiels féminins a ainsi été mis sur pied. Par ailleurs, dès septembre prochain, un comité de carrières fixera les échéances et les jalons professionnels des talents féminins. Le volet formation du plan prévoit par exemple de renforcer l’assurance des jeunes femmes managers en milieu professionnel ou encore de développer le leadership des cadres dirigeants féminins. D’autre part, en 2015 un module sensibilisera les managers au thème de l’égalité professionnelle.

Pas de systématisation

En outre, la direction s’est engagée à proposer autant de candidatures de femmes que d’hommes sur chaque poste de cadre ouvert au recrutement. Selon Marie-Hélène Chavigny, il s’agit bien de « privilégier les candidatures féminines sans les systématiser, car cela peut avoir un effet démotivant sur les autres collaborateurs. Pour valoriser la démarche, il est indispensable de nommer des personnes compétentes. »

« Dans les magasins, les résultats sont plutôt bons, puisque 42 % des cadres et des agents de maîtrise sont des femmes ; il nous reste à améliorer le nombre de directrices régionales, qui représentent actuellement 7 % de la population », commente la DRH. Laquelle concentre aujourd’hui ses efforts sur le recrutement de directrices de magasin : « En nommant des femmes à ces postes, nous allons les former et les faire évoluer vers les fonctions de directrices régionales », poursuit-elle. L’absence de discrimination positive explique en partie le refus de signer l’accord de 2012 par la CGT, majoritaire : « La mise en place de quotas aurait été le seul moyen de réduire les inégalités hommes-femmes rapidement », estime Fatiha Chalal, déléguée centrale. Jean-Marc Robin, représentant FO, se réjouit quant à lui de l’existence d’une politique d’égalité au sein de l’entreprise. Il déplore cependant que les résultats se fassent attendre : « Malgré les accords plusieurs fois renouvelés, le taux de femmes dans l’encadrement n’a toujours pas évolué. » Au sommet de la hiérarchie, ce constat est flagrant ; l’équipe dirigeante ne compte à ce jour qu’une seule femme : Marie-Hélène Chavigny.

Auteur

  • JOSÉ GARCIA LOPEZ