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Enquête

UN REPORTING RSE TRÈS ABOUTI

Enquête | publié le : 15.07.2014 | N. L.

Le leader mondial de la chimie a défini un référentiel de 48 bonnes pratiques, qui guide son reporting RSE et ses plans d’actions. Avec chaque année une mission d’évaluation syndicats-direction dans un pays donné.

Un ensemble de 23 engagements envers six parties prenantes, assorti de 48 bonnes pratiques notées de 0 à 4… “Solvay Way” est au cœur de la démarche RSE du groupe chimique belge. « Chaque site de production ou de recherche renseigne une batterie d’indicateurs, qui intègrent les recommandations du Global reporting initiative (GRI), expose Jacques Kheliff, directeur développement durable du groupe. Puis elle s’autoévalue selon notre référentiel, pour mesurer son état de maturité sur toutes les bonnes pratiques. Les résultats sont ensuite analysés, recoupés et consolidés en interne, puis audités en externe. Notre filiale bulgare s’était attribué la note maximale pour l’animation des collectifs de travail, nous sommes allés vérifier sur place et avons pu constater, effectivement, la réussite de la démarche de dialogue social mise en place. »

Notation des engagements

En 2013, après consolidation au niveau du groupe, les engagements à l’égard des sous-traitants et fournisseurs ont été notés 1,5 sur 4 (actions en cours de lancement), ceux à l’égard des salariés, des clients et de l’environnement 2 sur 4 (actions en cours de déploiement), alors que les initiatives de Solvay envers les communautés locales se rapprochent de la note 3 (phase de maturité).

Le leader mondial de la chimie, qui fait de la thématique hygiène-sécurité sa priorité, renseigne de nombreux indicateurs sur le sujet et lie une partie de la rémunération variable de ses 7 500 managers à l’atteinte de certains objectifs. Ainsi, le bonus RSE, qui pèse 10 % du variable, n’est versé à aucun manager d’une entité mondiale dès lors que survient un accident mortel. Ce qui s’est d’ailleurs produit l’an dernier. Même chose si une entité a, deux ans de suite, une note inférieure à 1 sur l’une des 48 bonnes pratiques. « Cette sanction applicable à l’ensemble des managers d’une entité, dans tous les pays, est trop éloignée du terrain », regrette Gilles Lecuelle, DSC CFE-CGC de Solvay, même s’il vante par ailleurs la démarche RSE du groupe.

Des objectifs pour 2020

En matière d’impacts environnementaux, le groupe belge s’est assigné des objectifs ambitieux d’ici à 2020, énoncés dans son rapport développement durable. Un pavé documenté de 110 pages, qui permet d’appréhender les limites et les avancées. Si les parties prenantes ne s’expriment pas dans le rapport lui-même, certaines bénéficient d’importantes prérogatives. C’est le cas d’IndustriALL Global Union, qui a signé avec la direction en décembre dernier un accord mondial de responsabilité sociale. Le syndicat international choisit chaque année un pays dans lequel deux de ses représentants vont mener une mission d’évaluation hygiène-santé-sécurité de quatre jours, avec les autres membres du “global safety panel”, c’est-à-dire trois représentants de la direction et quatre représentants du personnel, un par zone géographique (il n’y a pas d’ONG). « Les représentants syndicaux discutent d’abord avec les IRP du site visité, sans la direction, précise Jacques Kheliff, puis nous rencontrons tous ensemble le management local. IndustriALL présente ultérieurement le résultat de son évaluation au comité européen, et je présente pour ma part le résultat de l’auto-évaluation Solvay Way. » « Nous avons également expérimenté une pratique intéressante dans le cadre de Solvay Way à Tavaux, dans le Jura, ajoute Denis Georgeon, secrétaire adjoint CFDT du comité européen. L’autoévaluation du site a été effectuée par des groupes de travail composés de salariés, de managers et de représentants du personnel. Une initiative qui a été étendue à la plupart des autres sites du groupe. »

Des communications factuelles

Autres engagements énoncés dans l’accord mondial avec IndustriALL : Solvay doit « s’assurer que ses communications aux employés sont factuelles et non hostiles aux syndicats » et mettre fin à ses relations avec un fournisseur ou un sous-traitant qui aurait manqué gravement à la législation en matière de santé-sécurité et n’aurait pas remédié à la situation. « L’accord mondial ne doit pas rester dans un placard, il doit être appliqué et promu, estime Jacques Kheliff. Nous l’avons mis à disposition de tous les sites, présenté aux instances et en avons fait une plaquette en français et en anglais. »

Pour autant, il reste beaucoup à faire pour mieux sensibiliser les IRP et les salariés aux enjeux de la RSE, au niveau des établissements locaux. Faut-il rééditer les forums et ateliers d’une journée, animés paritairement par la direction et les syndicats de Solvay il y a quelques années ? Les intéressés pourront en débattre au niveau européen, via les réunions mensuelles entre la direction du groupe, le secrétaire du comité et ses trois adjoints. Ou dans le cadre d’un comité de groupe mondial, qui pourrait prochainement voir le jour.

SOLVAY

• Activité : fabrication de produits chimiques.

• Effectif : 29 400 salariés.

• Chiffre d’affaires 2013 : 9,9 milliards d’euros.

Auteur

  • N. L.