Forum de sensibilisation, modification du règlement intérieur, formations des encadrants, la commune bretonne a mis en place une démarche audacieuse pour s’attaquer aux addictions.
Selon le site spécialisé
Fin 2012, le comité d’hygiène et sécurité (CHS) de la commune met en place un groupe de travail comprenant des élus, le directeur général des services, des représentants syndicaux, la médecine du travail ainsi que des agents de prévention de la collectivité (il s’est réuni sept fois au cours de l’année 2013). « Nous nous sommes fait accompagner dès le début du processus, et jusqu’à son terme, par des membres d’une association spécialisée en addictologie(1) », précise Éric Montagner.
Dès le début, le groupe de travail a décidé de structurer la démarche autour de trois grandes thématiques : la refonte du règlement intérieur, l’organisation d’un forum de sensibilisation et la formation des encadrants. « Très vite, nous avons réalisé des entretiens individuels avec les agents. L’objectif consistait à les écouter, à recueillir leurs doléances et leurs ressentis sur le sujet, sans jamais les stigmatiser », précise le DRH.
Fort de cette matière brute, le “dépoussiérage” du règlement intérieur a été entrepris, au sein du groupe de travail. « Le nouveau texte a permis de (re) préciser la nature des interdictions de consommation de substance mais aussi celui du comportement des agents. Nous avons par ailleurs redéfini les modalités d’organisation des “pots” au sein de la collectivité », précise Éric Montagner. Soumis au CHS puis au CTP(2), le nouveau règlement intérieur a été voté dans la foulée par le conseil municipal.
Autre point fort de la démarche, l’organisation, en septembre 2013, d’un grand forum de sensibilisation sur l’addiction, d’une durée de deux jours, organisé au sein de la collectivité. « Nous avons choisi un traitement à la fois ludique et pédagogique grâce à l’intervention de comédiens, à l’organisation de jeux de rôle et aussi à la possibilité de dialoguer entre experts et agents. Il nous importait de faire prendre conscience du phénomène à nos agents tout en dédramatisant la problématique », précise Éric Montagner, qui a lancé dans le même temps une campagne de communication interne (affichage, newsletter…).
Dernier volet de la démarche : la formation de la soixantaine d’encadrants de la collectivité à la gestion du protocole en cas de “dérapage” d’un agent. « Nous avons soutenu cette démarche depuis le début, se félicite Christophe Quillier, délégué CFDT de la commune. On peut véritablement parler de coconstruction. Nous avons beaucoup participé au sein des groupes de travail. Il était rare que nous arrivions les mains vides. » Le financement de la campagne de sensibilisation a été assuré par le Fonds national de prévention à hauteur de 70 000 euros.
(1) Anpaa (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie).
(2) Comité technique paritaire.