Le laboratoire d’idées Terra Nova ne croit pas au succès de la réforme de la formation professionnelle. Dans son rapport “Entrer et rester dans l’emploi: un levier de compétitivité, un enjeu citoyen”, il fustige une réforme qui « sacrifie les jeunes sortis sans diplôme de leur scolarité tout en omettant de réduire le nombre d’acteurs présents sur le marché de la formation, et qui sont, de plus, cloisonnés par statut ». Le think tank fait vingt-cinq propositions destinées à éviter « une réforme mort-née ». Ce sont surtout les entreprises que le rapport entend inciter à assumer leur responsabilité sociale d’obligation de maintien de compétences de leurs salariés. Il suggère ainsi de « conditionner les allégements de cotisations sociales des employeurs sur les bas salaires au financement de formations d’actualisation des savoirs de base », ou de créer pour l’entreprise « une obligation à informer ses salariés sur le conseil et évolution professionnelle (CEP) et le CPF ». À quoi s’ajouterait « la création d’un bonus-malus sur les contributions d’assurance chômage des employeurs en fonction de leur implication dans les formations certifiantes ou qualifiantes à destination des salariés les moins qualifiés ». Autre proposition : l’obligation, dans les négociations d’entreprise, de remplacer les discussions sur les orientations du plan de formation par le contenu de celui-ci.